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L’Afrique lutte aussi contre la pandémie de coronavirus

Dépistage de coronavirus auprès de chauffeurs en Afrique du Sud, le 19 mai dernier.
Dépistage de chauffeurs en Afrique du Sud, le 19 mai dernier. Photo: ER Lombard/Gallo Images via Getty Images
Daniel Casillas - Metro World News

Le nouveau coronavirus s’échange d’humain à humain depuis le 8 décembre, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour souligner les 6 mois de la pandémie, Métro publie une série de textes faisant l’état de la situation.

Le nouveau coronavirus a fait des ravages dans presque toutes les régions du monde. Et il a déjà atteint l’Afrique, un continent qui, historiquement, souffre de la pauvreté et du manque d’infrastructures. Ainsi les dommages causés par la COVID-19 devraient être encore plus graves. Métro a enquêté sur la situation du continent et examine ce à quoi il faut s’attendre pour l’avenir.

En février 2020, l’Organisation mondiale de la santé a averti que des milliers de personnes en Afrique pourraient mourir du coronavirus si les autorités ne prenaient pas de mesures contre la pandémie. Toutefois, la propagation du virus sur le continent a été plus lente que prévu par les experts.

«Quarante-cinq des 47 pays de la région Africaine de l’OMS ont des cas, mais c’est moins que ce à quoi l’on pouvait s’attendre,» a déclaré l’OMS dans un rapport publié le 15 mai.

Les statistiques montrent que la région de l’Afrique enregistre plus de 96 000 cas de COVID-19, ce qui représente moins de 2% des cas mondiaux, tandis que le continent représente 13,7% de la population mondiale. Ce fait peut être expliqué, selon les experts et les autorités sanitaires locales, par le faible nombre de tests effectués.

«Depuis que le premier cas a été signalé sur le continent le 14 février jusqu’à la mi-avril, nous n’avons pas fait suffisamment de tests», a déclaré à Métro Benjamin Djoudalbaye, responsable de la politique, de la diplomatie sanitaire et des communications du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies d’Afrique.

John Nkengasong, directeur du CDC Afrique, a également reconnu que peu de tests ont été effectués pour détecter le coronavirus sur le continent, en raison de leur absence sur le marché et des difficultés à les obtenir.

Bien qu’un certain calme règne en raison du peu d’infectés, les experts croient que la propagation de la COVID-19 pourrait s’accélérer dans les prochains mois. En fait, une étude récente conduite par le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique prévoit qu’il y aura environ 223 millions de personnes infectées par le coronavirus en Afrique durant la première année de la pandémie, soit 22% de la population totale.

La même étude basée sur un modèle mathématique souligne qu’il pourrait y avoir environ 150 000 morts reliées au coronavirus avec un taux de mortalité de 0,06%.

Un des plus gros problèmes auquel la région pourrait être confrontée est le manque d’infrastructures hospitalières et d’équipements vitaux comme des respirateurs, qui sont utilisés pour traiter les cas graves. Entre 82 000 et 167 000 personnes auront besoin d’oxygène en Afrique. Alors que 23 pays sur le continent ont moins de 50 respirateurs et seulement 2 – le Maroc et l’Afrique du Sud – en ont plus de 1 000. Le système de santé souffre aussi d’un manque de lits, d’unité de soins intensifs (USI) et de médecins pour faire face au virus.

En donnant ces prévisions, les experts et les autorités sanitaires africaines craignent que cette région puisse devenir le prochain épicentre de la pandémie. Ils croient aussi que la COVID-19 pourrait rester active pendant plusieurs années.

Malgré cela, certaines personnes sur le continent africain voient cette tragédie comme une occasion pour «ouvrir les yeux» des dirigeants et les faire investir dans l’amélioration des systèmes de santé.

«La pandémie COVID-19 et les défis auxquels nous faisons face en tant que continent devront servir de révélation à nos gouvernements pour qu’ils investissent plus dans le système de santé, dans lequel malheureusement la plupart des pays africains n’ont pas assez investis,» dit Alfred M. Makabira, responsable de programme à l’ADSOCK (Advocates for Social Change Kenya).

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