Soutenez

COVID-19: l’OMS annonce qu’elle ne recommande pas le remdésivir

Un homme atteint de la COVID-19 est hospitalisé
Photo: 123RF

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique ne pas recommander l’utilisation du remdésivir pour soigner les patients COVID-19. Selon elle, il n’existe aucune preuve que le médicament antiviral améliore leur survie. 

Le remdésivir ne devrait pas être utilisé, selon le Groupe d’élaboration des lignes directrices de l’OMS. Et ce, quel que soit le degré de gravité du COVID-19 chez les patients hospitalisés

Rappelons que le remdésivir est le premier médicament approuvé au Canada pour traiter la nouvelle maladie à coronavirus. Il est administré par voie intraveineuse. 

Pour justifier sa recommandation, le Groupe de l’OMS soutient que le remdésivir n’a aucun effet significatif sur la mortalité des patients. Ni sur le besoin de recourir à de la ventilation mécanique. Ni sur le délai d’amélioration clinique.

Notons que le but de ce Groupe est de fournir, dans un contexte évolutif rapide, des conseils fiables en matière de COVID-19. Ultimement, il s’agit d’aider les médecins à prendre de meilleures décisions. 

Nouvelle analyse des preuves

Début novembre, une étude scientifique publiée dans The New England Journal of Medicine concluait que l’utilisation du remdésivir était supérieure à celle de placebo. 

Selon l’étude, l’utilisation de l’antiviral raccourcissait le délai de récupération chez des adultes infectés au niveau des voies respiratoires inférieures.

La nouvelle recommandation de l’OMS se base plutôt sur une autre analyse de preuves. 

Celle-ci compare les effets de plusieurs traitements médicamenteux contre la COVID-19. Elle comprend les données de quatre essais randomisés internationaux portant sur plus de 7 000 patients hospitalisés pour la COVID-19.

En octobre 2020, un article encore non revu par les pairs conclut que le remdésivir, l’hydroxychloroquine, le lopinavir et l’interféron n’ont pas d’effet significatif notable. 

Le Groupe de l’OMS reconnaît toutefois que la certitude de la preuve est «faible». Il ajoute qu’elle ne prouve pas que l’antiviral n’ait pas de bénéfices. Mais la possibilité de dommages secondaires importants, ainsi que des implications relativement élevées en matière de coûts et de ressources, l’encouragent à émettre cette recommandation. 

Qu’adviendra-t-il du remdésivir?

L’antiviral remdésivir est utilisé depuis janvier 2020 à titre de traitement potentiellement efficace dans des cas sévères de COVID-19. Il est actuellement autorisé ou approuvé dans plus de 50 pays

C’est le laboratoire Gilead Sciences qui l’a développé, à la base pour traiter la maladie à virus Ebola. À date, celui-ci lui a rapporté près de 900 millions de dollars, comme l’a indiqué l’Agence France Presse. 

Au Canada, le coût approximatif de cinq jours de traitement au remdésivir est de 3 122 dollars canadiens. 

Santé Canada avait approuvé à la fin juillet l’utilisation du remdésivir, commercialisé sous la marque Veklury. 

L’antiviral est également présent sur le marché européen depuis le début du mois de juillet. 

Quant à l’Agence américaine des médicaments (FDA), elle a accordé fin octobre une autorisation permanente à son utilisation pour les malades hospitalisés de la COVID-19.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.