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Un débat pour séduire la jeunesse

Ève Péclet, candidate Nouveau Parti démocratique, Steve Shanahan, candidat Parti Conservateur du Canada, Shophika Vaithyanathasarma, candidate Bloc Québécois, Steven Guilbeault, candidat Parti libéral du Canada Photo: Pascal Gaxet/Métro

Alors que le premier débat des chefs fédéraux aura lieu jeudi soir, une première joute électorale sur le thème de la jeunesse s’est déroulée entre quatre candidats des quatre principaux partis, hier soir, au Cinéma Impérial à Montréal.

Étaient présents:

  • Steven Guilbeault, candidat dans Laurier-Sainte-Marie, Parti libéral du Canada.
  • Ève Péclet, candidate dans Outremont, Nouveau Parti démocratique.
  • Steve Shanahan, candidat dans Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Soeurs, Parti Conservateur du Canada.
  • Shophika Vaithyanathasarma, candidate dans Rosemont—La-Petite-Patrie, Bloc Québécois.

Le débat organisé par Force jeunesse, et animé par Michel C. Auger, a pu voir les candidats confronter les mesures de leurs partis respectifs devant presque une centaine de personnes sur quatre thématiques, soit les finances publiques, l’environnement, la place des jeunes dans les institutions et le logement et l’accès à la propriété.

Même si les différents candidats n’ont pas apporté de nouveauté puisque les mesures présentées sont inscrites dans leurs programmes respectifs -ceux-ci ont suivi la ligne de leurs partis- c’est plutôt leurs visions qui se sont démarquées.

Le NPD a répété son désir d’aller «chercher l’argent là où il est», notamment chez les riches. Ève Péclet promet une taxe de 15% sur les grandes entreprises qui se sont enrichies pendant la pandémie ainsi qu’une taxe de 1% visant les Canadiens dont la richesse dépasse 10 millions de dollars. «Cette mesure rapporterait 5 G$», dit-elle.

Le Bloc québécois veut rallier des voix pour obtenir un gouvernement minoritaire, se placer en chef de file de la transition verte et augmenter les transferts de santé à 35%, «ce qui léguera des institutions» en bonne santé.

Le Parti libéral sortant prône une sortie de crise par une politique interventionniste dans l’économie «à l’image de l’après-grande dépression», précise M. Guilbeault. Tandis que le candidat conservateur promet la sortie de crise par des investissements dans plusieurs domaines, dont l’habitation, le soutien aux PME et la création d’un million d’emplois.

Le candidat libéral représentant le gouvernement sortant a dû faire face à des piques récurrentes des partis présents. «Il faut défendre un bilan, j’accepte cela», réplique-t-il.

Participation en baisse chez les jeunes

Les partis en présence sont catégorique: favoriser la participation des jeunes est importante. Pourtant, cette élection fédérale se déroule en période de pandémie, de rentrée scolaire et sans lieux de vote dans les campus, ce qui pourrait avoir un effet sur la mobilisation étudiante.

La candidate du NPD voudrait renverser la décision d’Élections Canada concernant le vote sur les campus, tout comme la candidate bloquiste. «Ce qui m’inquiète, c’est que leurs voix pourraient être moins entendues. Je trouve dommage que nos institutions ne mettent pas tout en place pour favoriser leur participation. C’est une stratégie très bien pensée quand on sait que les idées du NPD touchent plus les jeunes», explique Ève Péclet.

De son côté, Steven Guilbeault s’explique mal cette décision. «Il faudrait légiférer pour rendre la possibilité de voter dans les campus obligatoire, car c’est un mécanisme qui favorise la participation», convient-il. Quant au candidat conservateur, pour éviter cette situation, il explique qu’il suffisait que les libéraux ne «déclenchent pas l’élection».

Le taux de participation de la jeunesse de 18 à 24 ans a atteint les 53,9% lors de l’élection fédérale de 2019, en baisse de 3,2 points par rapport à celle de 2015. Pour la tranche des 25 à 34 ans, ce taux franchit la barre des 58% en 2019.

Environnement

Sur le dossier de l’environnement, les candidates du Bloc québécois et du NPD se mettent d’accord sur la fin des subventions aux énergies fossiles. Mme Vaithyanathasarma explique qu’avec les gains de l’arrêt des subventions, le Bloc «veut devenir le fer de lance de l’énergie verte» tandis que Mme Péclet propose la création d’une «banque du climat». Celle-ci vise l’investissement dans des infrastructures vertes, mais aussi une transition juste, notamment l’aide à la reconversion des travailleurs dans le domaine des énergies fossiles.

Steven Guilbeault, militant l’écologiste bien connu avant son entrée en politique, met en avant que pour la première fois dans l’histoire du pays, un gouvernement investit deux fois plus dans les énergies vertes que dans les énergies fossiles.

Steve Shanahan du Parti conservateur ironise sur le fait que son parti a «enfin un plan vert», mais assure que celui-ci est en mesure de faire respecter les accords de Paris. «Depuis l’arrivée d’Erin O’Toole, les conservateurs ont changé», dit-il. L’une des stratégies conservatrices vise à implanter un marché du carbone avec la maxime «pollueur, payeur».

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