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Des manifestants exigent le départ du PDG d’Air Canada

Manifestation Air Canada
Une manifestation s'est tenue devant le siège social d'Air Canada, samedi. Photo: François Lemieux/Métro

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés près du siège social d’Air Canada, à Montréal, afin d’exiger le départ de son président-directeur général, Michael Rousseau, samedi. Ayant causé un tollé en révélant avoir résidé à Montréal pendant 14 ans sans parler français, M. Rousseau s’est excusé et s’est engagé à améliorer son français, la semaine dernière. La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, qui organisait le rassemblement de samedi, demande au conseil d’administration du transporteur aérien de retirer M. Rousseau de son poste.

«Ne faisant preuve d’aucun véritable leadership en matière de bilinguisme, Monsieur Rousseau s’inscrit en faux contre sa propre politique linguistique. En tant qu’unilingue anglophone, il ne peut plus assumer le poste de président-directeur général», indique par communiqué la SSJB.

Brandissant pancartes et drapeaux québécois, les manifestants s’étaient groupés non loin des bureaux d’Air Canada, sur le boulevard Côte-Vertu Ouest, dans l’arrondissement Saint-Laurent, à 13h.

Malgré la pluie qui s’est mise à tomber abondamment, ils ont écouté les discours de plusieurs militants d’organismes de défense de la langue française ainsi que d’élus du Bloc québécois et de Québec solidaire.

«Ça fait 50 ans que Pierre Elliott Trudeau a établi la loi sur les langues officielles et depuis 50 ans, Air Canada accumule les plaintes pour son manque de respect du français. Ça fait 50 ans qu’on se fait dire par des ministres fédéraux que ça va aller mieux, qu’ils vont intervenir et il n’y a rien qui change. On veut que la charte de la langue française s’applique à toutes les entreprises sur le territoire du Québec, y compris Air Canada», a soutenu le député bloquiste, Mario Beaulieu.

De son côté, le député solidaire d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, a invité les manifestants à «continuer de se mobiliser et de se battre» pour le français.

«Là, on a eu un gain, M. Rousseau apprend le français, bravo. Mais il faut que ça aille plus loin. Il faut qu’il n’y aille plus aucun grand patron du Québec qui se dise que c’est bien normal de vivre en anglais pendant 14 ans à Montréal», a-t-il martelé.

Dana le cadre de ses fonctions, la présidente du comité national des jeunes du Parti québécois, Marie-Laurence Desgagnés propose notamment l’application de la charte de la langue française aux entreprises fédérales et à celles de moins de 50 employés. Samedi, elle a affirmé que le cas de M. Rousseau représenterait «une démonstration d’indifférence ordinaire».

«C’est une histoire de suffisance grossière, celle de ceux qui ne pensent qu’aux profits. Une langue, une culture, ça ne se compte pas à la bourse. Ça se compte seulement en statistiques, et ce que les statistiques nous montrent, c’est que le français, il est en recul pas seulement dans les bureaux d’Air Canada, mais partout, et surtout à Montréal», a-t-elle lancé aux manifestants.

Rappelons qu’à la suite du discours de M. Rousseau, le 3 novembre, plusieurs intervenants, notamment les chefs du Parti libéral du Québec et de Québec solidaire, ont réclamé sa démission. Pour sa part, le premier ministre québécois, François Legault a qualifié la situation «d’insultante».

De son côté, la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, a demandé à M. Rousseau, d’apprendre le français. Dans une lettre adressée au conseil d’administration d’Air Canada, elle a par ailleurs remis en question sa capacité à gouverner.

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