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Royal Victoria: chahut lors d’une manifestation des mères mohawks

Les Kaien'kehá:ka Kahnistensera (mères mohawks) s'apprêtent à rentrer dans les bureaux de la Société des Infrastructures du Québec pour demander les clés de l'ancien hôpital Royal Victoria. Photo: Josie Desmarais/Métro

Un groupe de mères mohawks (kanien’kehá:ka kahnistensera) venu réclamer les clés de l’ancien hôpital Royal Victoria à la Société québécoise des infrastructures ce midi s’est fait mettre dehors de force par une quinzaine de policiers appelés en renfort.

Considérant que l’ancien hôpital Royal Victoria est situé sur leur territoire non cédé, les femmes mohawks exigent d’avoir l’accès complet au bâtiment qui appartient au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Elles ont tenté d’en faire la demande mercredi matin lors d’un rassemblement organisé par le Comité des citoyen.ne.s de Milton-Parc (CCMP) devant les bureaux de la SQI. Une vingtaine de personnes étaient présentes.

Mais une fois à l’intérieur des bureaux, le petit groupe de femmes autochtones, qui affirmait pourtant avoir rendez-vous avec un avocat de la SQI, s’est fait montrer la porte par la sécurité.

Elles ont cependant insisté durant plusieurs minutes avant l’arrivée d’une quinzaine de constables spéciaux et de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui les ont sorties de force. Les journalistes de Métro ont aussi été expulsées de l’endroit.

Selon le porte-parole de la SQI, Martin Roy, il n’y avait aucun rendez-vous de prévu mercredi avec les mères mohawks. Il précise également que le site de l’ancien hôpital Royal Victoria n’est pas la propriété de la SQI.

Demandes de fouilles au Royal Vic

Depuis octobre dernier, le groupe appelé kanien’kehá:ka kahnistensera (mères mohawks) évoque la possibilité que des corps d’enfants autochtones soient enterrés sous l’ancien hôpital Royal Victoria.

Cette hypothèse a été soulevée par des survivants des expériences de contrôle mental MK-Ultra, menées de 1954 à 1963, à l’Allan Memorial Institute situé tout près du projet du «Nouveau Vic» de l’Université McGill.

C’est pourquoi les mères mohawks demandent la suspension immédiate du projet de réaffectation du lieu en attendant la tenue d’une enquête. L’Université McGill propose de transformer sa partie du site en un centre de recherche, d’enseignement et d’apprentissage de pointe consacré à la durabilité et aux politiques publiques.

Or, le groupe de femmes autochtones soutient que ces plans de réaménagement ont été planifiés sans que des conversations sérieuses aient eu lieu avec les communautés autochtones ou locales.

Les mères mohawks estiment que le fait de restituer aux membres de la nation Mohawk ces terres serait «un premier pas vers la reconnaissance des dettes historiques tout en répondant à un besoin pressant de la communauté autochtone».

Réactions

Bien que, en 2016, l’Université McGill ait jugé «peu probable» que des restes humains se retrouvent sur le site du Nouveau Vic, elle avait affirmé son intention de faire avancer le dossier des fouilles dans une lettre envoyée à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) en novembre dernier.

De son côté, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) indique que l’ancien site de l’hôpital est présentement fermé au grand public, mais qu’une partie de l’espace est cependant prêtée depuis quelques années au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui collabore avec d’autres partenaires pour accueillir la population itinérante de Montréal pendant la période hivernale.

«Puisque les discussions se poursuivent sur l’avenir de ce bâtiment, et qu’une cause est pendante en Cour fédérale, nous nous abstiendrons de commenter davantage», ajoute la porte-parole Sandra Sciangula.

Le porte-parole de la SQI, Martin Roy, précise qu’un processus de consultation publique est en cours quant à l’avenir du site. Puisque le dossier fait présentement face à la justice, la SQI s’abstient aussi de commenter davantage.

Appelé à réagir, le cabinet du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, n’a pas souhaité commenter directement l’événement.

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