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Les employés syndiqués du Canadien Pacifique en lock-out

Photo: Getty

Ingénieurs de locomotive, chefs de train, agents de train et agents de triage, quelque 3000 employés syndiqués du Canadien Pacifique (CP) se retrouvent en lock-out depuis minuit, dimanche matin, alors que les négociations pour le renouvellement de leur convention collective ont achoppé.

Les salaires et les pensions, ainsi que les conditions de travail, seraient les principales pierres d’achoppement des pourparlers.

Les employés syndiqués du CP avaient récemment voté à 96,7 % en faveur du déclenchement d’une grève si aucun accord n’était signé entre les deux parties avant la date butoir de samedi. De son côté, le CP avait signifié, mercredi, son intention de mettre ses employés en lock-out.

Peu avant l’annonce du lock-out, la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), le syndicat qui représente les employés du CP, a exprimé son souhait de continuer à négocier, apprend-on dans un communiqué.

«Malheureusement, l’employeur a choisi de mettre la chaîne d’approvisionnement canadienne et des dizaines de milliers d’emplois en danger. Après une pandémie, l’explosion des prix des denrées et des produits, la guerre en Ukraine, le transporteur ferroviaire ajoute une couche d’insécurité chez les Canadiens et les Canadiennes, particulièrement celles et ceux qui dépendent du réseau ferroviaire», peut-on lire dans le communiqué en question.

Le porte-parole de la CFTC à la table de négociation, Dave Fulton, se dit très déçu de la tournure des évènements.

«La direction du Canadien Pacifique doit assumer l’entière responsabilité de la situation. C’est le CP qui a déclaré le lockout prévu ce soir, quand nous étions prêts à poursuivre les négociations. De plus, ils ont ensuite modifié les règles du jeu à la dernière minute quand est venu le temps d’échanger sur les termes d’un arbitrage final et obligatoire», fait-il valoir.

Les Teamsters étaient «prêts à explorer l’arbitrage comme solution aux négociations en cours, mais n’auraient pas réussi à s’entendre avec l’employeur à cet effet», apprend-on également dans le communiqué de la CFTC.

Réaction du Canadien Pacifique

Dans un communiqué de presse publié dimanche, le Canadien Pacifique confirme «l’arrêt de ses activités ferroviaires partout au Canada d’une manière sûre et structurée», mais en rejette la faute sur la CFTC, qui aurait retiré ses services des négociations en cours et aurait publié un communiqué de presse présentant de manière inexacte l’état des pourparlers.

«Nous sommes profondément déçus que, dans les dernières heures précédant une grève ou un lock-out légal, le comité de négociation de la CFTC n’ait pas répondu à la dernière offre de la compagnie qui lui a été présentée par les médiateurs fédéraux, a déclaré Keith Creel, président et chef de la direction du CP. Au lieu de cela, la CFTC a choisi de retirer ses services avant la date limite à laquelle une grève ou un lock-out pouvait légalement avoir lieu. La CFTC est bien consciente des dommages que cette action irréfléchie causera à la chaîne d’approvisionnement canadienne.»

Inquiétude de la FCEI

Vendredi, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) y est allée d’une déclaration dans laquelle elle disait s’inquiéter du fait qu’un arrêt de travail au Canadien Pacifique pourrait avoir de graves conséquences sur l’économie du pays, à un moment où les PME commencent à peine à se relever de la pandémie.

«Le moment serait bien mal choisi de perturber davantage la chaîne d’approvisionnement des PME qui sont nombreuses à compter sur le transport ferroviaire pour l’envoi et la réception de marchandises au pays ou à l’international. Un arrêt de travail au CP ne ferait que nuire davantage à leurs activités et accentuer l’incertitude des propriétaires d’entreprise qui traversent déjà une période difficile», pouvait-on lire dans la déclaration du vice-président des affaires nationales, Jasmin Guénette.

Seulement 35% des PME auraient retrouvé des ventes normales selon la FCEI. Le niveau d’endettement des PME demeurerait élevé et elles seraient encore nombreuses à envisager la faillite.

Les dernières recherches de la FCEI suggèrent par ailleurs que 89% des PME seraient affectées par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, en particulier dans les industries du commerce de détail, de la construction et manufacturière.

«Les propriétaires d’entreprise voient le prix des biens et services augmenter en raison des retards de livraison et de l’augmentation des frais d’expédition. Parmi les propriétaires d’entreprise, 3 sur 10 ont vu leurs coûts augmenter de 20% en raison de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, tandis que 39% d’entre eux doivent attendre plus d’un mois pour recevoir leurs livraisons. Un arrêt de travail au CP ne ferait qu’alourdir le fardeau de nombreuses PME, mettant ainsi en péril leur avenir», ajoute M. Guénette.

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