Les climatologues avertissent que le monde ne fait pas assez pour se préparer au pire
Dans une étude publiée mardi dans un article de la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), des scientifiques ont mis en garde contre le potentiel d’une série de catastrophes causées par le réchauffement climatique « dangereusement inexplorées » par la communauté internationale, et ont appelé les gens à penser au pire pour mieux s’y préparer.
Les chercheurs affirment que davantage de travail doit être fait pour comprendre les risques catastrophiques potentiels qui pourraient découler du changement climatique, par exemple si les températures augmentent plus rapidement que prévu ou entraînent des conséquences imprévues. Les scénarios les plus importants sont ceux que nous connaissons le moins.
Au fur et à mesure que les recherches sont menées sur les points de basculement du climat de la Terre — tels que la fonte irréversible des calottes glaciaires ou la perte de la forêt amazonienne — il devient de plus en plus important de prendre en compte les scénarios à haut risque dans la modélisation climatique.
Johan Rockström, directeur du Potsdam Institute for Climate Impacts et l’un des auteurs de l’étude, a déclaré que leurs conclusions suggèrent que le réchauffement climatique affecte déjà la répartition des populations animales. L’équipe propose un programme de recherche pour aider les gouvernements à combattre les quatre cavaliers de l’apocalypse climatique : la famine et la malnutrition, les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les maladies à transmission vectorielle.
2,7 °C d’ici la fin du siècle
Les actions gouvernementales actuelles placent la Terre sur une trajectoire de réchauffement de 2,7 °C d’ici la fin du siècle, loin de l’objectif de 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris en 2015.
Par ailleurs, une certaine tendance scientifique a privilégié le moins mauvais scénario, ce qui a conduit à ne pas prêter suffisamment attention aux conséquences potentielles d’un réchauffement de 3 °C ou plus.
Ces chercheurs ont calculé que 2 milliards de personnes pourraient être touchées par des zones de chaleur extrême d’ici 2070 si la température moyenne annuelle reste supérieure à 29 °C. Ces températures élevées pourraient entraîner des ruptures de panier à pain dues aux sécheresses en Europe occidentale et aux vagues de chaleur en Inde.
Les scientifiques suggèrent qu’il existe de nombreuses preuves que le changement climatique pourrait devenir un problème majeur. « Comprendre le risque extrême est important pour une prise de décision éclairée, de la préparation à l’examen de l’intervention d’urgence », indique Luke Kemp, du Centre d’étude du risque existentiel de Cambridge.