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Montréal d’abord et avant tout pour Balarama Holness

Balarama Holness n’est pas tout à fait un novice en politique. Après la course à la mairie d’arrondissement de Montréal-Nord en 2017 sous les couleurs de Projet Montréal, et celle à la mairie de Montréal en novembre dernier avec son propre parti, Mouvement Montréal, l’homme politique de 39 ans a cette année choisit de se lancer sur la scène provinciale, avec un nouveau parti: Bloc Montréal.

Celui qui «aime être l’underdog» a placé les enjeux montréalais au cœur de sa campagne. Dans sa plateforme, il met l’accent sur l’autonomie financière de la métropole. Par exemple, il demande que 20% de la TVQ soit attribuée à la Ville de Montréal. Pour lutter contre les changements climatiques, il veut également imposer un droit d’entrée de 5 $ sur l’île de Montréal pour les non-résidents.

À quelques jours du scrutin, Métro a rencontré l’ancien joueur des Alouettes de Montréal, aujourd’hui avocat et militant, en plus d’être politicien.

Comment la campagne de Bloc Montréal se passe-t-elle?

«La campagne se passe très bien. Sur le terrain, les gens sont inspirés et motivés par le fait qu’on a un parti qui représente les intérêts des Montréalais et Montréalaises. Un parti qui veut vraiment avoir une représentation à l’Assemblée nationale des enjeux qui touchent en particulier notre métropole, que ce soit au niveau économique, culturel, en immigration, en éducation, en santé. Les gens sont inspirés par notre plateforme et par notre campagne. Nous espérons, même si on est un petit parti, gagner des sièges. Que ce soit D’Arcy-McGee, Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Henri–Sainte-Anne ou Westmount. On est confiant que le 3 octobre prochain, on aura des candidats élus.»

Ce n’est pas la première élection que tu mènes. Pourquoi continuer dans la politique, cette fois à l’échelle provinciale?

«Tous les enjeux que j’ai abordés, même en 2017 et en 2021, ont un caractère provincial. Par exemple, à Montréal-Nord, j’ai abordé les enjeux d’éducation. C’est le taux de décrochage le plus élevé au Canada. Et on voit que l’épicentre de la violence est dans le nord-est de la ville. Pour moi, l’éducation, l’aménagement du territoire, investir dans les jeunes, c’était la clé pour remédier aux enjeux. Quand je me suis lancé pour la mairie de Montréal, c’était vraiment un nouveau pacte fiscal avec le provincial qui était au cœur de notre plateforme. Tous ces enjeux se règlent à l’Assemblée nationale. C’est pour ça que je continue à me lancer, à être résilient. Environ 30 000 personnes m’ont donné un vote de confiance pour continuer [lors de l’élection pour la mairie]. C’est pour ça qu’on est là.»

Est-ce que les enjeux qui touchent Montréal sont suffisamment abordés dans la campagne?

«La mairesse a récemment noté que Montréal et les villes au Québec avaient besoin d’environ 10 G$ pour aborder les enjeux [liés au] climat. C’est pas juste la métropole, mais plusieurs villes au Québec qui sont en train de dire qu’on a besoin d’une voix plus puissante [à l’Assemblée nationale]. Pour nous, c’est important qu’on reconnaisse que Montréal, la métropole, c’est le moteur économique du Québec. On a un PIB de 2 G$. La TVQ que Montréal génère est de 11 G$ par année. C’est important qu’on ait un nouveau pacte fiscal avec Québec.»

Sur quels dossiers la Ville de Montréal doit-elle agir seule? Et sur quels dossiers le provincial doit-il aider la ville?

«Pour tout ce qui touche les enjeux provinciaux, Québec doit aider. C’est la crise du logement, l’itinérance, la sécurité publique, le climat, l’économie, la culture, l’aménagement du territoire, les parcs. Il y a plusieurs enjeux que Montréal est en train d’aborder même si la province ne fait pas son travail. Il y a des enjeux très municipaux, comme la récolte des poubelles, les cônes orange, les billets de contravention; ça, ce sont des enjeux que Montréal va aborder. Québec doit assister Montréal, et Montréal doit demander à Québec plus d’argent pour aborder tous ces enjeux.»

Peux-tu citer trois mesures importantes de votre plateforme électorale?

«La raison d’être de Bloc Montréal est de s’assurer qu’on a plus d’autonomie financière. Nous voulons garder 20% de taxes provinciales générées par notre métropole pour que ça reste ici; c’est 2 G$ par année. D’autre part, on voulait une taxe de congestion: tout véhicule hors de Montréal qui rentre dans la ville, on veut qu’il paye 5 $. On veut inciter les gens à prendre le transport en commun. Aussi, pour nous, c’est clair, net et précis que la crise du logement doit être abordée. On veut s’assurer que 24 000 logements sociaux soient construits pour assister non seulement les itinérants, mais aussi les gens sous le seuil de pauvreté.»

Tu voulais que la Ville de Montréal devienne officiellement bilingue. Les débats sur la langue française ont pas mal occupé la campagne. Qu’en penses-tu?

«Les débats par rapport à la langue française, en particulier la loi 96, étaient une distraction des enjeux réels: l’économie, la santé, les enjeux de logement. Pour nous, c’est clair qu’on doit protéger la langue française, mais ce n’est pas en diminuant les droits des anglophones et des immigrants. Le vérificateur de Québec a fait un audit auprès du ministère de l’Immigration, ils ont noté que la francisation des nouveaux arrivants était un échec total. Il n’y avait pas assez de ressources pour les enseignants, il n’y avait aucun suivi, et on n’enseignait pas adéquatement la langue française. On doit mieux financer le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. Pour protéger la langue française, il faut l’enrichir et non diminuer la langue anglaise.»

Tu as un petit parti politique, est-ce que tu crois que c’est nécessaire de changer le mode de scrutin au Québec?

«Nous ne sommes pas aussi petits que ce que les gens pensent. J’ai eu 30 000 personnes qui ont voté pour moi à l’élection dernière. Il y a moins de gens qui voient les Canadiens chaque soir que de gens qui ont voté pour moi. Oui, je pense qu’il faut changer le mode de scrutin. Nous voulons que la moitié des élus à l’Assemblée nationale soient basés sur le pourcentage de vote que l’on a. On le voit en ce moment: les conservateurs peuvent peut-être avoir 16% et avoir zéro élu. Un petit parti comme nous, si on veut dire ça, aurait une chance d’avoir une voix [au Salon bleu] avec le vote proportionnel mixte. C’est au cœur de notre plateforme. En ce moment, je ne pense pas que notre démocratie est en bonne santé à cet égard, ça va [l’]enrichir.»

Quelles sont tes attentes pour le 3 octobre, et que vas-tu faire au lendemain de l’élection?

«Il y a des conséquences au fait que le Parti libéral du Québec n’ait pas pu mobiliser le vote anglophone. Je pense que la cheffe du parti ne va pas être élue, et même si elle l’est, elle ne serait pas la cheffe après l’élection. Comment tu peux dire que tu veux unir le Québec quand tu n’as pas réussi à unir le West Island de Montréal? Nous voulons gagner au moins quatre sièges, c’est l’objectif. C’est pour ça que nous avons seulement avancé 13 candidats, je ne voulais pas avoir 70 candidats et n’en élire aucun. Pour nous, en avoir quatre ou cinq, ce serait une victoire.»

Après le 3 octobre, où est-ce que tu vois Bloc Montréal et ton avenir politique?

«C’est clair que Mouvement Montréal et Bloc Montréal vont continuer, ils vont me survivre. C’est important de continuer parce que les gens nous ont donné un vote de confiance. Je sens une obligation, et nous allons être là dans 4 ans ainsi que dans 40 ans. Tant que Montréal flotte, ces partis politiques vont être là.»

Avec la collaboration d’Ismaël Koné.

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