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Legault ferme la porte à un autre mode de scrutin

François Legault. Photo: Josie Desmarais / Journal Métro

François Legault a fait sa première déclaration dans son habit de premier ministre réélu, au lendemain de l’élection. Sur l’île d’Orléans, ce dernier s’est félicité pour la large victoire de la CAQ. Interrogé sur la sous-représentation de certains partis à l’Assemblée nationale malgré un grand nombre de votes, M. Legault a déclaré qu’il n’y avait «pas de scrutin parfait». «Il y a des avantages et des désavantages dans chacun des modes de scrutin», a-t-il abondé.

«J’ai l’intention de travailler sur une réforme parlementaire pour améliorer le rôle de chacun des 125 députés. […] Je me suis engagé à ne pas rouvrir le débat sur mode de scrutin», a-t-il rappelé, fermant ainsi la porte à une réflexion sur ce sujet au Québec.

Le lendemain du résultat de l’élection, plusieurs chefs des principaux partis ont appelé à une réforme du mode de scrutin. Le Parti conservateur du Québec (PCQ), malgré un vote populaire atteignant 14% des suffrages exprimés, n’a par exemple décroché aucun siège à l’Assemblée nationale.

Justement: pendant son discours victorieux, lundi soir, François Legault indiquait vouloir travailler main dans la main avec les oppositions sur plusieurs sujets. Il a réitéré son intention d’une voix rouée par les festivités de la nuit passée, dès le lendemain du vote. «Et oui, s’il y a de bonnes suggestions, les prendre» serait envisageable, a indiqué le premier ministre réélu.

Si François Legault tient parole, on pourrait le voir travailler dans les prochains mois avec Gabriel Nadeau-Dubois sur la lutte aux changements climatiques, avec Dominique Anglade sur l’économie ou Paul St-Pierre Plamondon sur la lutte au déclin du français. Le premier ministre a également tendu la main à Éric Duhaime, qui n’a pas été élu au Salon bleu, soulignant leur point commun: «améliorer l’efficacité de l’État».

Des discussions franches avec Ottawa

Tout sourire après une nuit de fête, M. Legault a mentionné sa conversation téléphonique de la veille avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Les deux hommes auraient brièvement discuté, et le chef du gouvernement provincial aurait insisté sur son intention de se battre contre le déclin du français – une de ses priorités dans les discussions entre Québec et Ottawa.

J’ai dit à M. Trudeau: “Il faut arrêter le déclin du français au Québec.” Comment on s’y prend, on s’assoira et on en discutera. Ce n’était pas l’occasion d’avoir une longue discussion sur le comment. Mais j’espère être capable, et il y avait une ouverture, à ce qu’on se rencontre et qu’on en parle.

François Legault, premier ministre du Québec

Quand aura lieu cette discussion? Quelle forme prendra ce dossier? Ces questions seront étudiées dans les prochains mois, avance M. Legault.

Pour parvenir à freiner le déclin du français, une des options envisagées était de rapatrier les pouvoirs en immigration, partagés avec le fédéral. Mais le premier ministre estime que grâce à sa large victoire, «Québec a tous les outils en main actuellement pour choisir la très grande majorité de ses immigrants».

À l’aube de quatre nouvelles années de gouvernance de la CAQ, François Legault est conscient des divisions des électeurs et entre les communautés, mises en exergue par la campagne électorale. Il l’a répété: il veut être le premier ministre de tous et toutes, et s’est dit prêt à tendre la main à toutes les communautés culturelles, après des semaines marquées par des propos remarqués sur l’immigration.

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