Soutenez

Une Montréalaise candidate aux élections en Australie

Rachel Lamarche, candidate dans le district de Brunswick pour le Animal Justice Party de Victoria.
Rachel Lamarche, candidate dans le district de Brunswick pour le Animal Justice Party de Victoria. Photo: Gracieuseté, Animal Justice Party de Victoria

Rachel Lamarche, qui a grandi dans l’arrondissement de Saint-Laurent, est aujourd’hui candidate aux élections de l’État de Victoria, en Australie. Citoyenne du pays des kangourous depuis 2021, elle se présente pour un petit parti luttant pour la justice animale. Métro a voulu savoir pourquoi une Montréalaise d’origine, n’ayant jamais envisagé de se lancer en politique dans son pays natal, s’y lançait aujourd’hui, à l’autre bout du monde.

Diplômée de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en gestion et design de mode, Rachel Lamarche s’est rendue en Australie lors de sa maîtrise aux HEC. Tombant amoureuse du pays, elle choisit alors d’y faire sa vie et y réside maintenant depuis 10 ans. En arrivant, elle n’aurait cependant «jamais» songé à se lancer en politique.

Ayant toujours eu comme valeur de «participer à rendre le monde meilleur», celle dont la mère a été directrice du Chaînon a toujours été impliquée dans différentes causes et au sein de sa communauté. C’est pourquoi, lors des élections fédérales s’étant déroulées plus tôt dans l’année, elle s’est impliquée comme bénévole pour un tout petit parti dont les valeurs reflétaient les siennes: l’Animal Justice Party de Victoria (AJP).

Je pense qu’il n’y a pas de partis qui représentent ces valeurs-là au Québec ou même au Canada. On a un parti vert ici aussi, mais il n’a pas, à mon avis, assez de politiques qui reconnaissent l’impact de l’agriculture animale sur l’environnement. Pour moi, ça, c’est un problème énorme.

Rachel Lamarche, Montréalaise d’origine se présentant aux élections de l’État de Victoria en Australie

«Animals, people, planet», est le slogan du parti, qui observe les systèmes gouvernementaux «dans une perspective qui considère les animaux non pas comme des ressources, mais plutôt comme des membres de l’écosystème qui ont droit à leur propre vie». L’agriculture et l’exploitation animale en soi sont vues, aux yeux de l’AJP, comme un problème. Le parti de gauche prône donc l’égalité, l’inclusivité et la diversité de genre, et beaucoup des mesures qu’il propose sont environnementales.

De fil en aiguille, la Montréalaise d’origine s’est finalement retrouvée à son tour sur les pancartes électorales, aux élections d’État. Elle se présente dans le district de Brunswick, situé au nord de la ville de Melbourne.

C’est un peu l’équivalent de se présenter pour une circonscription du centre-ville de Montréal comme Sainte-Marie–Saint-Jacques, compare le professeur de science politique à l’Australian National University (ANU) Matthew Kerby. Canadien d’origine, il a enseigné à Concordia, à l’Université d’Ottawa et à la Memorial University of Newfoundland.

Dans le système australien, les parlements des États sont divisés en deux assemblées. La chambre haute (upper house en anglais) est le Conseil exécutif de l’État, alors que la chambre basse (lower house en anglais) est l’Assemblée législative. C’est pour la seconde que se présente la Laurentienne d’origine. Les élections pour ces deux niveaux se déroulent au même moment.
Les citoyens ont deux semaines de early voting, qui se terminent ce vendredi, pour faire leur choix. Le jour officiel des élections est ce samedi, 26 novembre. Ils éliront alors 88 représentants à la chambre basse (un par district) et 40 représentants à la chambre haute, répartis dans les 8 différentes régions électorales.

«Je dois dire que le parti n’a pas beaucoup de chance de gagner, c’est assez clair», avoue humblement la candidate pour Brunswick. Seulement un seul candidat de l’AJP s’est fait élire aux dernières élections, à la chambre haute. Mais c’est en pleine conscience de la situation qu’elle a choisi de s’impliquer au sein du parti. «C’est un système qui donne plus de place [que le système canadien] aux plus petits partis», dit-elle.

Le pays et ses États fonctionnent selon le système électoral du vote préférentiel. Au bureau de vote, les citoyens classent les candidats par ordre de préférence. Pour être élu, un candidat doit obtenir plus de 50% des votes, explique Matthew Kerby. Ainsi, si personne ne passe la barre de la majorité, le candidat ayant obtenu le moins de votes le plaçant au premier rang des préférences est éliminé, et les électeurs retournent au bureau de vote. Et ainsi de suite, jusqu’à l’obtention de la majorité des votes par un candidat.

La stratégie actuelle de l’AJP est de faire élire des candidats à la chambre haute. Le but de Rachel Lamarche, comme candidate à la chambre basse, est d’obtenir 4% des premiers rangs, pour ainsi être en mesure d’obtenir du financement pour son parti.

«C’est vraiment important qu’il y ait une représentation pour ce genre de parti au Québec ou à Montréal, croit la candidate, parce que souvent j’entends parler du fait que les politiques animales au Québec sont absolument cruelles.» Le problème c’est qu’ici, le système électoral n’est pas accueillant pour les petits partis, jugent la candidate et le professeur de science politique.

En Australie, «le système permet aux électeurs d’exprimer leur soutien à des petits partis, même s’ils ne sont pas leur premier choix», vulgarise ce dernier. Il admet tout de même qu’il s’agit d’un système plus lent, et plus difficile à comprendre. «Cela étant dit, personne ne semble avoir de problème à le comprendre ici», précise Matthew Kerby.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.