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REM de l’Est et troisième lien: même combat, selon PSPP

Il faudra encore attendre avant d'embarquer à bord du REM.
Il faudra encore attendre avant d'embarquer à bord du REM. Photo: Clément Bolano, Métro Média

«Dans toute la tourmente du troisième lien à Québec, la CAQ en profite pour faire le même coup aux gens de l’est de Montréal», juge le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Il réagissait à l’annonce du report du dépôt du plan final du REM de l’Est par la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.

Cette «version finale» devrait donc être déposée à fin du mandat du gouvernement, avant les élections en 2026, a rapporté La Gazette. «Les ressemblances sont frappantes» avec l’approche qu’aurait eue la Coalition avenir Québec (CAQ) au sujet du troisième lien, accuse M. St-Pierre Plamondon. Il dit reconnaître un «pattern» chez la formation politique au pouvoir.

Selon lui, la CAQ semble vouloir «profiter» du début de mandat pour «balancer tout ce [qu’elle] n’a pas eu l’intention de respecter», puis souhaiter que «les gens ne s’en souviennent pas dans quatre ans».

Un autre engagement solennel qui n’aura pas lieu sous la CAQ, c’est celui du REM de l’Est.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin

Le projet avait d’abord été proposé par une filiale de la Caisse de dépôt. Il devait relier l’est et le nord-est de l’île au centre-ville. S’en sont suivi moult débats et controverses jusqu’à ce que le projet du REM de l’Est reparte pratiquement à zéro, il y a un an, sans la Caisse de dépôt. En janvier dernier, les débats concernant son tracé faisaient encore parler et des questions planaient toujours au sujet du manque «d’acceptabilité sociale» du projet.

Aujourd’hui, le groupe de travail Projet structurant de l’Est (PSE) dirige le projet. Celui-ci est composé du ministère des Transports et de la Mobilité durable, de la Société de transport de Montréal et de la Ville de Montréal, et est dirigé par l’Autorité régionale de transport métropolitain.

Le chef du PQ déplore que le projet ait «englouti 100 M$», payés par les fonds publics, en études du projet qui seraient aujourd’hui «parfaitement inutiles». Dans les faits, le gouvernement a remboursé près de 100 M$ pour compenser les coûts des études effectuées par CDPQ Infra – la filiale de la Caisse de dépôt initialement chargée du projet. En échange, celle-ci a accepté de remettre toutes les études réalisées au gouvernement.

«Tout ça pour nous dire: “On vous le jure, il y aura un projet de transport en commun structurant qui répond à vos attentes. Donnez-nous ce prochain mandat et vous allez le voir”», croit Paul St-Pierre Plamondon. Il soutient que la CAQ traite la population du Québec comme de la «marchandise électorale».

Des engagements sans valeur?

Peu importe l’opinion qu’on se fait du troisième lien, ou même du REM, «l’engagement de la CAQ n’a plus aucune valeur» pour lui, à la lumière du recul du gouvernement au sujet du troisième lien. Celui-ci «dit à la population ce qu’elle veut entendre, en sachant très bien que ça ne va pas arriver», juge le député de la circonscription de Camille-Laurin.

Il rappelle que la députée caquiste de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, a qualifié le REM de l’Est de «projet signature» de son parti.

Il reproche également à la ministre des Transports et de la Mobilité durable d’avoir fait cette annonce dans la foulée du troisième lien, «pendant que les gens ont le regard ailleurs». Mme Guilbault a mentionné le report du dépôt du plan final le 24 avril, lors du Forum stratégique sur le transport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

En janvier dernier, le groupe de travail PSE avait produit un rapport préliminaire dans lequel le projet de trains légers incluait Rivière-des-Prairies, mais pas le centre-ville. Dans ce rapport, il devenait également officiel qu’il n’y aurait pas de train aérien dans le secteur de Mercier-Est. La nouvelle mouture du projet pourrait également desservir d’autres régions: Laval et Lanaudière.

La CCMM fait partie des acteurs demandant à ce que le REM de l’Est se rende jusqu’au centre-ville.

Ça, dans le concret, ça veut dire qu’il n’y aura rien de tangible en huit ans de gouvernance caquiste. Ça n’aura pas avancé.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois et député de Camille-Laurin

Il avoue ne pas pouvoir s’empêcher de constater que la CAQ a réalisé «deux élections et six ans de déclaration solennelle sur la base de rien. Qu’est-ce que ça dit sur la sincérité et la rigueur de ce gouvernement-là?» se demande-t-il. Le chef du PQ rappelle également que son parti a toujours demandé un projet de transport en commun relié au tramway.

Il se montre également critique par rapport à ce qu’il qualifie de «fausses excuses» de la part de la CAQ. Celle-ci a déclaré avoir changé d’avis au sujet du troisième lien en soutenant que les données liées à l’achalandage avaient changé à la suite de la pandémie. «Or, l’étude qu’ils ont déposée vendredi indique noir sur blanc que les fluctuations d’achalandage liées à la pandémie n’ont pas de lien. Elles ne devraient pas affecter la décision de faire ou non un troisième lien autoroutier», estime M. St-Pierre Plamondon.

Lorsqu’elle a été questionnée à ce sujet lors du Forum stratégique sur le transport de la CCMM, Geneviève Guilbault a assuré qu’il était «sûr, sûr, sûr» que le REM de l’Est verrait le jour.

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