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Itinérance: des citoyens se tournent vers les conseils d’arrondissement

Valérie Plante Photo: Archives Métro

Mardi soir, plusieurs citoyens exaspérés et inquiets des enjeux liés à l’itinérance dans leur quartier se sont rendus aux conseils d’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et de Ville-Marie pour se plaindre à leurs élus directement.

«Qu’est-ce que vous allez faire pour qu’on puisse dormir chez nous tranquilles?», a demandé Johanne Sigouin, une résidente de Villeray, à sa mairesse d’arrondissement, Laurence Lavigne Lalonde.

Habitant en face du refuge Notre-Dame-du-Rosaire, qui héberge une quarantaine d’itinérants, Mme Sigouin affirme faire de l’insomnie depuis que les usagers se réunissent sur le parvis de l’église, devant chez elle, pour faire la fête la nuit. Selon la citoyenne, rien n’ira en s’améliorant cet été considérant les périodes de canicule à venir.

«Moi, aujourd’hui, depuis 4h15 que je suis debout à cause d’itinérants saouls comme des bottes à prendre un coup toute la nuit. On est à bout. [Les employés du] refuge nous disent qu’ils peuvent juste gérer ce qui se passe à l’intérieur du refuge, mais dans la rue, ils ne gèrent rien», a-t-elle déclaré au micro devant les élus municipaux.

Malgré les plaintes formulées auprès du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), rien ne change, déplore Johanne Sigouin, puisque les policiers ne peuvent pas intervenir dans ce genre de situation. «On n’est pas prioritaires parce qu’il n’y a personne en danger… Il n’y a que nous qui ne dormons pas…», a-t-elle mentionné.

La mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne Lalonde, a assuré que des équipes étaient déjà mobilisées pour faciliter la cohabitation et trouver rapidement des solutions à ce tapage nocturne.

«Que ce soit les gens du refuge, les membres du conseil d’administration du refuge, les équipes de la police ou les organismes communautaires, les équipes travaillent pour essayer de trouver des solutions pour pouvoir intervenir sur le parvis de l’église. Je comprends le mandat de l’abri, mais vous avez raison qu’il faut aussi des interventions substantielles au pourtour de l’église», a-t-elle mentionné.

Mobilisation dans le Village

Après avoir manifesté dans les rues du Village, mardi soir, des citoyens de Ville-Marie se sont eux aussi rendus au conseil de leur arrondissement pour dénoncer des problèmes de sécurité dans le secteur en lien avec la hausse de l’itinérance.

Si la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pris des mesures pour renforcer la sécurité dans le cadre de sa stratégie d’intervention collective pour le Village, des citoyens estiment que celles-ci ne seront pas suffisantes pour renverser la vapeur.

Coorganisateur et instigateur de la manifestation «J’aime mon village» de mardi soir, Christian Généreux a pris la parole au conseil d’arrondissement pour demander aux élus d’interpeller tous les acteurs, soit les décideurs, les élus municipaux, mais aussi les députés et les ministres provinciaux et fédéraux, «afin qu’ils soient réunis le plus rapidement possible pour ainsi tabler sur un plan d’action» et les convaincre de déployer les ressources nécessaires à sa réalisation.

Il est plus évident qu’il est temps d’agir et, malheureusement, ce sentiment d’urgence, on ne le sent pas.

Christian Généreux

Considérant que la «capacité d’accueil» du nombre de refuges dans le secteur du Village a été dépassée, M. Généreux a aussi demandé aux élus de cesser de délivrer des permis d’occupation dans le Centre-Sud, particulièrement dans le Village, pour toute nouvelle initiative reliée à l’itinérance.

Selon le conseiller du district Saint-Jacques dans Ville-Marie, Robert Beaudry, il faut plutôt travailler en collaboration avec les organismes communautaires. L’élu estime que ce n’est pas rendre service aux personnes vulnérables que de leur enlever des ressources.

«Nous avons, actuellement, des organisations qui nous disent ne pas avoir les moyens d’accueillir des personnes. C’est pour cette raison-là qu’elles se retrouvent dans la rue. C’est pour cette raison-là que ces personnes sont en détresse dans l’espace public et que ça crée des impacts d’insécurité auprès de la population et des commerçants», a-t-il ajouté.

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