Le PLQ et la CAQ estiment que QS s’en prend aux agriculteurs
La campagne électorale de la Coalition avenir Québec (CAQ) et du Parti libéral du Québec (PLQ) a pris le tournant de l’agriculture, ce mercredi. Et les deux partis politiques en ont profité pour critiquer vertement la réforme fiscale promise par Québec solidaire (QS). Le parti a notamment proposé la création d’un impôt sur les successions, qui comprenait, au moment de l’annonce, les terres agricoles.
Dominique Anglade, la cheffe du PLQ, était en Montérégie, ce matin, pour parler d’agriculture. Elle estime qu’en visant les successions, Gabriel Nadeau-Dubois «s’attaque à la relève agricole».
«Quand on parle de la nécessité d’avoir des jeunes qui veulent s’impliquer dans l’agriculture, on ne peut pas me dire que ce sont ces jeunes-là qu’on veut taxer», a asséné Mme Anglade.
Si elle est élue, la cheffe libérale s’engage à réaliser une révision complète des programmes de la Financière agricole. Une révision qui permettrait de «répondre aux impacts liés à la crise climatique» et qui «aiderait les jeunes producteurs à se développer plus rapidement», selon le PLQ.
Le parti a également l’intention de réformer la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Cette décision voudrait «aider les producteurs face à l’étalement urbain et améliorer la protection des activités agricoles».
En point de presse, Dominique Anglade a indiqué que «les producteurs agricoles sont un pilier de l’économie québécoise». Elle se dit par ailleurs ouverte au morcellement des terres pour faciliter l’acquisition de plus petits terrains. Mais contrairement à la CAQ, les libéraux ne compteraient pas sur une hausse des fonds de la Financière agricole.
100 M$ promis par la CAQ
François Legault avait ce matin devancé sa rivale libérale en s’engageant auprès de l’Union des producteurs agricoles (UPA) à verser 50 M$ au Fonds d’investissement pour la relève agricole du gouvernement. Un énième chèque promis par la CAQ, qui voudrait financer des achats à long terme, comme les terres agricoles.
Un autre montant de 50 millions de dollars se grefferait au Plan d’agriculture durable (PAD) du gouvernement. Il servirait à accompagner des producteurs voulant adopter de meilleures pratiques agroenvironnementales. Cette mesure concernerait 1125 entreprises.
Le chef caquiste en a profité pour, lui aussi, critiquer les mesures fiscales que promet Québec solidaire.
«J’ai senti une certaine inquiétude avec les taxes orange qui s’appliquent à tous ceux qui ont un actif de plus d’un million de dollars. On le sait, que les terres agricoles coûtent très cher, donc il y a beaucoup d’inquiétude», a-t-il déclaré, à la sortie de sa rencontre avec l’UPA.
Une sortie à laquelle a répondu Gabriel Nadeau-Dubois, ce matin. Ce dernier a finalement fait machine arrière, et indiqué que l’impôt sur les successions ne concernerait pas les legs de terres agricoles. Il a toutefois indiqué que les machines agricoles pourraient, elles, être imposables.
Du rififi autour de la viande
«Au lieu de faire campagne électorale, la CAQ se livre à une campagne de salissage», a tonné le porte-parole solidaire. Il réagissait là à un gazouillis du ministre de l’Agriculture André Lamontagne. Ce matin, il écrivait sur le réseau social que le plan en agriculture de Québec solidaire prévoyait «une baisse de revenus de $800 Millions d’ici 2030 pour nos producteurs et productrices en productions animales».
Le parti progressiste voudrait, en effet, mettre en place une politique d’achat alimentaire local dans le secteur public. Celle-ci mettrait dans les assiettes des hôpitaux et écoles 70% d’aliments locaux et 50% de repas d’origine végétale.
«Le plan de QS ne comporte aucune mesure qui s’attaque aux éleveurs. La seule chose qui pourrait baisser la consommation de viande, c’est la demande. Elle est mondiale. La CAQ le sait très bien et elle vous ment. La preuve, c’est que le modèle pour son plan climat reprend sensiblement la même hypothèse de réduction de la demande», a tranché M. Nadeau-Dubois, en référence à un rapport gouvernemental qui mentionnait la réduction des productions animales de 7% en 2030.
Devant l’UPA, Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé des investissements qui seraient supérieurs à ceux des autres partis. Son parti financerait une nouvelle politique en agriculture visant à soutenir l’agriculture locale et durable avec 200 M$ par année.
Un autre engagement pris par QS: la création et le financement d’un réseau de fiducies foncières agricoles à l’échelle nationale. Le but serait de mettre des «des terres agricoles à fort potentiel agronomique» à la disposition de jeunes agriculteurs.
Avec la collaboration d’Emmanuelle Froment.