Luc Rabouin et Soraya Martinez Ferrada dévoilent leurs revenus
Tour à tour, les chefs de Projet Montréal et Ensemble Montréal, Luc Rabouin et Soraya Martinez Ferrada, ont diffusé leurs déclarations de revenus dans le cadre de la course à la mairie de Montréal.
M. Rabouin a déclaré des revenus de 195 521$ avant impôts l’an dernier, y compris un peu moins de 10 000$ en revenus immobiliers. Sa rivale a gagné 279 796$ une fois soustraite une perte immobilière de 16 991$.
Ces montants placent à la fois M. Rabouin et Mme Martinez Ferrada parmi les plus fortunés de la société. M. Rabouin se trouve dans la tranche des 5% les plus aisés (un seuil établi à 133 300$ par Statistique Canada), alors que Mme Martinez Ferrada fait partie du fameux 1% (plus de 250 000$).
Après impôts, M. Rabouin a obtenu 177 309$ alors que Mme Martinez Ferrada déclare 214 002$.
«Les Montréalaises et les Montréalais ont le droit de savoir que les personnes qu’ils élisent travaillent pour eux, et uniquement pour eux. En rendant ma déclaration de revenus publique, je veux démontrer clairement que je n’ai aucun conflit d’intérêts et que je m’engage à une transparence exemplaire», affirme M. Rabouin.
Un sujet qui prête à controverse
La publication des déclarations de revenus est une pratique relativement récente à Montréal et au Québec. Les candidats aux élections américaines les publient depuis de nombreuses années. Au Québec, c’est arrivé pour la première fois en 2012.
Projet Montréal diffuse les déclarations de revenus de ses chefs depuis 2009. L’ensemble des candidats se sont prêtés au jeu en 2013 et en 2017. La déclaration de revenus de Denis Coderre a toutefois créé une controverse pour l’ex-maire en 2021. Il avait d’abord refusé de la divulguée. Puis, il l’a diffusée accompagnée d’une liste partielle de ses clients. La diffusion au compte-goutte a créé un certain malaise concernant sa volonté de camouffler des informations.
Selon Kathleen Lévesque, professeure à l’École des médias de l’UQAM, la diffusion des revenus des candidats permet aux citoyens de faire un choix plus éclairé. D’autant plus que les élus devront déclarer leurs intérêts pécuniers au contrôleur général de la Ville. Un document qui peut être rendu public, mais seulement une fois le candidat élu.
«Qu’on le fasse en amont, je ne vois aucun problème», souligne-t-elle en entrevue.
Deux candidats propriétaires
Ces déclarations permettent de mettre en lumière le fait que les deux principaux candidats à la mairie tirent des revenus de l’immobilier. Dans un contexte de crise du logement, cette information est fort pertinente selon Kathleen Lévesque.
«Ça assure un éclairage, une certaine transparence», dit-elle.
La professeure souligne que la personne élue devra prendre une distance claire avec la gestion de ses avoirs immobiliers.