L’opposition à la Ville réclame une cartographie des zones inondables

Alors que l’eau commence à se retirer des zones inondées de Montréal, l’opposition officielle à la Ville de Montréal réclame une cartographie des zones inondables pour informer les citoyens si leur demeure est à risque.
Les conseillers François Limoges et Sylvain Ouellet en ont tous deux fait la demande au conseil municipal lundi. «Il y a une méconnaissance des menaces qui pèsent sur les habitations des riverains. Pourtant c’est une donnée pertinente qu’une ville devrait fournir», a indiqué M. Limoges, citant une étude de l’université de Waterloo qui dit que seuls 6% des propriétaires savent s’ils se trouvent dans une zone inondable.
Le responsable de l’habitation au comité exécutif, Russell Copeman a rétorqué que les cotes de crues étaient disponibles dans le schéma d’aménagement et que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) évaluait les cotes de crues en ce moment.
Les cotes disponibles sur le web actuellement ont été préparées en 2006 et indiquent la hauteur historique de l’eau sur 2 ans, 20 ans et 100 ans. «Ce n’est absolument pas précis, a soutenu M. Ouellet. Personne ne connaît la hauteur de sa maison par rapport à la rivière Des Prairies.»
M. Ouellet a souligné que des «dizaines de milliers de lettres» avaient été envoyées pour prévenir les citoyens s’ils se trouvaient dans une zone à risque pour l’agrile du frêne l’an dernier. «Si on est proactif, le minimum serait d’aviser nos citoyens s’ils sont dans une zone de crue de 20 ans ou 100 ans», a-t-il indiqué.
M. Copeman croit que les gens qui se trouvent dans une plaine inondable le savent. «Ces informations sont disponibles. Est-ce qu’il faut les partager mieux? On verra», a-t-il affirmé.
Des citoyens critiquent un projet immobilier
En plus de l’opposition, deux citoyens sont venus critiquer le projet Cap-Nature de Pierrefonds-Ouest, dont les journées d’audition de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) se tiennent ces jours-ci. «Comment peut-on aller de l’avant sans cartographie des zones inondables?» a demandé une citoyenne pendant le conseil municipal. «Je suis allé la semaine dernière et c’est très mouillé, cela ressemble à un marais», a ajouté un autre citoyen. Ceux-ci sont aussi inquiets qu’on ne protège pas adéquatement ce milieu humide.
Selon Russell Copeman, qui dit attendre les nouvelles évaluations de la CMM, les «rapports préliminaires laissent croire qu’il n’y a pas de problème» à construire des habitations à ces endroits.
Des digues permanentes?
Par ailleurs, le maire Denis Coderre a réitéré lundi qu’il faudrait «revoir l’ensemble de l’aménagement urbain» à la suite de ces inondations «historiques». «On devra envisager les digues permanentes», a-t-il soutenu comme il l’avait fait il y a quelques jours.