Manifestation contre la réforme de l’assurance-emploi
Une quarantaine de personnes se sont rassemblées mercredi midi au centre-ville de Montréal afin de manifester contre la réforme du régime de l’assurance-emploi, adoptée dans le projet de loi C-38 par le gouvernement conservateur.
Les protestataires étaient réunis devant l’entrée du complexe Guy-Favreau, où est installé un bureau de Service Canada. La manifestation s’est déroulée dans le calme, avec la présence du député de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice. Ce dernier ne s’est pas fait prier pour afficher son mécontentement.
«Depuis 1990, le gouvernement n’investit plus un sou dans l’assurance-emploi. Elle est complètement financée par les travailleurs et les employeurs. Le régime fonctionne, alors pourquoi les Conservateurs veulent-ils effectuer des changements?», s’est demandé le critique officiel du NPD en matière de Travail.
Le projet de loi adopté prévoit que les personnes ayant effectué trois demandes de prestations au cours des cinq dernières années devront accepter des emplois qui ne répondent pas à leur expérience et à leurs qualifications. Ils pourraient aussi devoir accepter une réduction de leur salaire pouvant aller jusqu’à 30% de leur rémunération précédente.
Les travailleurs qui ont régulièrement recours à l’assurance-emploi, comme les travailleurs saisonniers, seront donc particulièrement touchés.
Cette réforme pourrait entrer en vigueur dès 2013 selon Jean Ayotte, porte-parole du Comité chômage de l’Est de Montréal.
«La réforme fait en sorte qu’il n’existe plus de notions d’emploi convenable et de domaine d’activité. Ce droit de trouver un nouvel emploi approprié n’existera plus», a-t-il vivement critiqué.
Il craint d’ailleurs que le projet de règlement final, qui mettra en application la réforme, ait encore plus de mordant.
«Les grandes lignes sont présentes dans le texte de la loi, mais plusieurs choses, plusieurs façons de faire ne sont toujours pas précisées. On pense sérieusement que le règlement pourrait être pire que ce qui est énoncé dans le projet de loi. C’est pourquoi il faut commencer dès maintenant à faire valoir notre insatisfaction», a-t-il indiqué.
«L’assurance-chômage est une assurance qu’on a payée et à laquelle on a droit. Il faut dire non au cheap labour et non à la réforme Harper», a de son côté lancé Jacques Beaudoin, représentant du Mouvement Action-Chômage de Montréal.