Des sites d’injection supervisée en service la semaine prochaine
Des sites d’injection supervisée (SIS) ouvriront la semaine prochaine à Montréal.
Les organismes Dopamine, qui se trouve dans Hochelaga, et Cactus, qui œuvre dans Ville-Marie, accueilleront leurs premiers usagers dès lundi. Le site mobile de l’Anonyme sera aussi en service.
«On est très prêt. Ça fait longtemps qu’on voulait l’ouvrir. On a voulu s’assurer que tout le monde le soit pour décider de la date», s’est jeudi réjoui Martin Pagé, directeur de Dopamine, qui a attendu neuf ans pour ouvrir ce service selon lui essentiel.
Les SIS doivent permettre de superviser les toxicomanes dans leur prise de drogues injectables. Une équipe d’infirmières les accompagnera pour éviter les surdoses mortelles. Des équipements stériles seront aussi utilisés afin d’éviter la propagation de maladies entre toxicomanes.
«C’est une mesure bénéfique pour la santé publique et la diminution des méfaits dans les arrondissements où la population de consommateurs est la plus importante», a indiqué Justin Meloche, directeur des affaires publiques du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Centre-Sud-de-l’Ile-de-Montréal.
L’ouverture de ces centres arrive à bon point, a ajouté Martin Pagé, alors que des vagues de surdoses au fentanyl inondent l’ouest du Canada. «Ça va s’en venir au Québec. On s’y prépare et on y fera face.»
Les SIS se partageront les plages horaires pour assurer que des services soient offerts à l’année, 22h par jour. Les consommateurs devront toutefois s’inscrire avant leur venue pour pouvoir bénéficier des salles d’injection, ce qui ne semble pas être une barrière, selon Dopamine. «Nos usagers sont déjà habitués au monitorage et nous tenons à la confidentialité de nos données. Mais on peut toujours s’inscrire sous un pseudonyme.»
Les infirmières des sites d’injection supervisée accompagneront les toxicomanes à entamer une démarche de désintoxication, ce que les organismes font déjà. «Le SIS n’est qu’un outil de plus pour accompagner les gens vers la sortie», a spécifié le directeur de Dopamine, qui s’attend à ce que sa salle soit fréquentée par 15 à 30 personnes par jour.
Un quatrième SIS ouvrira à l’automne chez Spectre de rue, dans Centre-Sud.
Pas moins de 12M$ investi sur trois ans par le gouvernement du Québec ont permis l’ouverture et l’entretien des quatre sites.