Une rentrée scolaire éprouvante pour deux fillettes montréalaises
Deux jeunes élèves de l’école primaire Edward Murphy, située dans le quartier Mercier-Ouest, ont connu une rentrée scolaire difficile, mercredi, lorsqu’elles ont dû effectuer un trajet en autobus scolaire éprouvant de près de trois heures à la fin de leur journée de classe. Consternée, leur mère, Emmanuelle Porlier, a livré sa version des faits à Métro.
Mme Porlier était très «inquiète» alors que ses filles Heidi, âgée de 10 ans, et Roxanne, âgée de 7 ans, n’étaient toujours pas revenues de l’école en milieu d’après-midi mercredi. Normalement, les deux jeunes élèves, qui fréquentent l’école Edward Murphy depuis la maternelle, sont de retour au bercail une dizaine de minutes après avoir franchi la porte de l’autobus jaune responsable de les déposer chez elles. Cette fois-ci, elles ont été coincées pendant plus de deux heures et demie dans un véhicule de la compagnie de transport Transco, qui est responsable du transport scolaire pour l’école anglophone.
«J’ai appelé de multiples fois au transporteur scolaire. Au départ, on m’a dit qu’il y avait un ralentissement sur la route et que ce délai était normal», a raconté à Métro la mère monoparentale de trois filles, qui est également massothérapeute depuis 10 ans. L’arrêt où ses filles débarquent normalement de l’autobus scolaire a été retiré cette année, mais ni Mme Porlier ni ses filles n’en avaient été informées. Par ailleurs, les deux filles n’avaient pas reçu cette année une cocarde, qui permet aux enseignants de savoir où leurs élèves résident et quel autobus ils doivent emprunter pour retourner sains et saufs à la maison.
Ainsi, lorsque Heidi a demandé à son enseignante quel autobus elle devrait prendre, celle-ci s’est renseignée à la secrétaire de l’école primaire, qui a alors conseillé à la jeune fille d’emprunter la ligne 267, sans «ouvrir ses papiers» pour vérifier si son arrêt d’autobus existait toujours. Lorsque l’autobus a passé proche de la résidence, «[sa] fille a dit au chauffeur: « Arrêtez-moi ici, ma mère est là »», mais le conducteur «a ignoré ses demandes», a déploré la mère de famille. Le conducteur, après avoir mené au bercail les élèves résidant dans les quartiers de Mercier et d’Hochelaga, a donc continué sa route jusqu’à Rivière-des-Prairies, des kilomètres plus loin, où il a terminé son trajet dans un stationnement de la compagnie de transport Transco. «Elles ont quitté l’école à 14:30 et je les ai ramassées trois heures plus tard chez Transco à Rivière-des-Prairies», a-t-elle expliqué à Métro. C’est d’ailleurs des responsables de la compagnie de transport qui lui ont «montré que ses filles n’étaient pas sur la liste et que l’arrêt d’autobus n’existait plus», a-t-elle ajouté.
La mère, qui affirme que Roxanne «a paniqué» et est devenue «hyperactive» lors de son périple dans l’autobus jaune, a dénoncé l’attitude de la Commission scolaire English-Montréal, qui représente l’école Edward Murphy, au lendemain de l’événement. «Je déplore leur manière de dédramatiser l’affaire. On m’a dit que ce n’était pas si grave et que d’autres enfants l’ont vécu. Oui, mais je crois que ça ne devrait pas se passer», estime-t-elle.
«On va faire ce qu’il faut pour éviter que ça se répète à l’avenir.» -Michael J. Cohen, porte-parole de la Commission scolaire English-Montréal
Corriger le tir
Des représentants de la Commission scolaire English-Montréal ont contacté la mère de famille jeudi pour présenter leurs excuses. «On m’a dit que j’allais avoir des passes d’autobus pour mes enfants et un arrêt d’autobus plus près de chez nous», a-t-elle indiqué.
Interpellé par Métro, le porte-parole de la commission scolaire, Michael J. Cohen, a expliqué que «le trajet [des autobus scolaires] a changé» et que les filles d’Emmanuelle n’«étaient plus éligibles» à emprunter l’autobus scolaire, «car elles habitent trop loin», une information qui détonne avec les propos de la mère de famille, qui a affirmé à Métro habiter à proximité de l’école primaire. M. Cohen a par ailleurs soutenu que «le chauffeur a décidé de continuer au lieu d’arrêter pour assurer la sécurité des enfants». «Tout est corrigé. On a rétabli l’arrêt d’autobus […] Nous ne voulons pas répéter ça. Nous allons nous réunir avec la compagnie Transco» pour régler ce manque de communication, a-t-il ajouté.
Transco n’a pas retourné les appels de Métro.