Ultime appel pour empêcher l’expulsion d’une femme sans-papiers
Nombre d’organismes ont levé leur voix dimanche pour tenter de freiner l’expulsion de Lucy Francineth Granados, qui doit avoir lieu mardi.
D’origine guatémaltèque, Mme Granados est arrivée à Montréal il y a neuf ans. Sa demande d’asile a été refusée, mais elle est demeurée au pays. Elle a fait en septembre dernier une demande de résidence permanente. Avant que sa demande n’ait été traitée, elle a été arrêtée la semaine dernière et est actuellement détenue.
«La tentative de Lucy de régulariser son statut l’aurait donc mise, ainsi que ses enfants, en danger. L’Agence frontalière de services du Canada (AFSC) ne la cherchait pas jusqu’à ce qu’elle dépose sa demande de résidence permanente pour motifs humanitaires», a déclaré William van Driel, de Solidarité sans frontières.
Cet organisme, ainsi que la Fédération des femmes du Québec et la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), demandent au ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, et au ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, d’user de leur pouvoir discrétionnaire pour freiner cette déportation.
Ils craignent notamment pour la sécurité de Lucy Francineth Granados, qui a été menacée par des gangs criminels.
«La situation des femmes et des droits de la personne au Guatemala est très préoccupante. Nous demandons de suspendre le renvoi de Mme Granados en attendant le traitement de sa demande», a affirmé le porte-parole de TCRI, Richard Goldman.
La tante de Lucy Granados, Yecenia Granados, souligne que l’état de santé de sa nièce ne lui permet pas de voyager par avion. «Ma soeur et moi l’avons visitée [au centre de détention de Laval] et psychologiquement, elle n’est pas bien. Elle souffre. Elle ne mérite pas le traitement qu’elle a subi. Elle n’a fait de mal à personne», a souligné Yecenia Granados. Elle demande aux autorités «de faire preuve de compassion» et de traiter sa tante «comme une personne et non comme un animal».