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Plus de 24 000 participations citoyennes à l’OCPM en 2018, un record

Des citoyens assistent à une rencontre tenue par l'OCPM, en mai 2017 Photo: Rob Amyot/TC Media

24 000. C’est le nombre «record» de participations recensées en 2018 à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), qui a publié mercredi un rapport annuel optimiste, estimant que l’intérêt des citoyens pour la démocratie participative est «grandissant» dans la métropole.

«C’est une augmentation considérable», a expliqué la présidente de l’organisme paramunicipal, Dominique Ollivier, en entrevue à Métro. Elle estime que plusieurs facteurs sont responsables de cette fulgurante hausse d’assistance. En 2017, à peine 2500 participations avaient été enregistrées.

«Il y a bien sûr l’introduction de la webdiffusion qui rend les choses beaucoup plus faciles pour toute une génération de personnes», illustre-t-elle. Le numérique ne cesse effectivement de prendre en importance depuis son implantation, en 2017. Cette année, plus de 80% des 45 000 internautes du site de l’OCPM étaient de nouveaux visiteurs. C’est sans compter les 19 936 visionnements uniques en ligne, pendant l’une ou l’autre des consultations publiques.

Autre facteur: le changement des pratiques, dit Mme Ollivier.

«Au lieu de demander aux gens de venir nous voir, on travaille de plus en plus à aller dans leur milieu de vie. Pendant la consultation sur McGill College, on allait carrément dans les halls d’entrée des bâtiments pour rencontrer les employés. Plus les gens nous connaissent, plus ils sont intéressés à participer.» -Dominique Ollivier

C’est sans contredit le dossier de la circulation de transit sur le mont Royal – un rapport doit paraître sur le sujet au printemps – qui aura retenu le plus d’attention cette année. L’évaluation du projet-pilote sur Camilien-Houde a attiré plus de 13 000 personnes, dont près de 12 000 via la webdiffusion.

«Il y avait quand même des groupes mobilisés, deux pétitions de chaque côté, donc on s’attendait à ce que le dossier soit prisé, mais on ne pensait pas atteindre des chiffres pareils. C’est assez extraordinaire», dit la directrice à ce sujet.

L’avenir du parc Jean-Drapeau a lui aussi soulevé les passions cette année à Montréal. L’OCPM a accueilli près de 2000 personnes lors de ses séances d’information, et récolté plus de 5000 visionnements en ligne. Cette année, la consultation sur le racisme systémique promet à son tour d’attirer les foules.

Des défis de taille
Malgré tout, un grand défi demeure à l’interne : celui du suivi des recommandations, toujours déficitaire même après 10 ans de discussions à l’OCPM. Celui-ci avait recommandé en 2008 d’en faire une priorité pour aider les citoyens à «mesurer l’impact de leur participation» et celle de la Ville. Dix ans plus tard, la question «n’est toujours pas résolue», reconnaît la directrice.

«On travaille beaucoup sur de la formation à l’interne pour sensibiliser nos collègues de la Ville à cette notion de rétroaction qui doit être intégrée. On aimerait entre autres que le conseil municipal oblige les arrondissements qui nous confient des mandats à produire des grilles de rétroaction.» -Dominique Ollivier

L’OCPM est d’ailleurs «en train de faire des représentations à ce sujet» auprès de l’administration Plante. Celle-ci serait «assez sensible» à cette réalité, d’autant plus que quelques arrondissements produisent déjà de tels rapports de suivis. «C’est un outil indispensable pour que le citoyen puisse comprendre à quoi sert sa participation», détaille Dominique Ollivier.

Traiter plus d’information, consolider les budgets, étendre son expertise, renforcer l’accompagnement ; l’Office poursuivra aussi d’autres objectifs ambitieux dans les prochaines années. «Quand on a commencé, on faisait principalement des mandats d’urbanisme. Aujourd’hui, on traite de politiques publiques, d’aménagement du territoire», affirme la directrice.

C’est que le nombre de consultations a lui aussi évolué. «De 6 à 8 par année, on en traite aujourd’hui de 12 à 16 par mandat. C’est une autre organisation des ressources. Il faut trouver des façons de traiter cette masse d’informations», poursuit-elle.

Les dépenses de l’OCPM en 2018 s’élèvent à quelque 2 470 000$, une augmentation encore là notable. C’est la rémunération de ses employés qui coûte le plus cher à l’Office, avec 870 000$ en salaires versés et 140 000$ en avantages sociaux. L’organisme a aussi dépensé près d’un million de dollars pour des «services professionnels et administratifs», ainsi que 340 000$ pour louer et entretenir certains actifs. Une somme de 130 000$ a aussi été utilisée pour les transports et les communications.

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