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Publisacs en plastique recyclé: TC «rate la cible», dit Charles Montpetit

Un Publisac
Photo: Josie Desmarais/Métro

Si la volonté de TC Transcontinental annoncée vendredi d’aller vers des Publisacs entièrement composés de plastique recyclé dès l’automne est «certes constructive», elle ne règle pas le problème principal qu’est la réduction de leur production et de leur distribution.

C’est du moins ce que plaide l’instigateur de la pétition ayant récolté plus 15 000 signataires pour contrôler l’industrie des circulaires, Charles Montpetit, en entrevue à Métro.

«Je me réjouis du fait qu’ils améliorent quelque chose, mais ils ratent la cible et le message qu’on a voulu faire passer, explique-t-il. À Montréal et même partout au Québec, on pense qu’il faudrait que les circulaires ne soient distribués qu’à ceux qui sont vraiment intéressés par le produit. On ne va pas du tout dans cette direction-là.»

Dans une entrevue avec La Presse canadienne, plus tôt, le président de TC, François Olivier, a balayé du revers de la main ce genre de modification des réglementations et des lois. Il estime que ce modèle demandé par «une minorité de citoyens» ne serait pas rentable en raison de sa «complexité» et ses «coûts prohibitifs», sans compter qu’il mettrait en péril de nombreux emplois.

Transcontinental s’est aussi engagée vendredi à procéder, dès cet été, à une nouvelle phase de test. Celle-ci consisterait à évaluer la faisabilité de modèles de Publisacs 30% plus petits et de versions papier du produit.

«C’est une demande qu’on a depuis longtemps, commente le citoyen à ce propos. On le croira quand on le verra. Le reste de l’argumentaire est faux. Transcontinental dit elle-même que 87% des résidants veulent encore le Publisac. Qu’est-ce que notre système changerait alors?»

D’après lui, l’entreprise refuse de comprendre l’enjeu central de la problématique. «On leur dit depuis un bout: il faut séparer les sacs du contenu pour les recycler, sinon ni l’un ni l’autre n’est récupérable. C’est mis sur le dos des citoyens. C’est à nous de réparer les dégâts que la compagnie cause», tranche M. Montpetit.

«C’est ce que j’appellerais de la surdité sélective. On annonce un progrès qu’on n’a pas demandé au lieu de nous donner ce qu’on demande tous.» -Charles Montpetit, instigateur du mouvement Antipublisac

Même s’il dit vouloir «continuer le dialogue», l’instigateur de la pétition qui a forcé la Ville de Montréal à tenir une consultation publique sur les Publisacs est mitigé. «On continue de leur faire part de ce qui serait un progrès à notre avis […], mais il faut voir que la compagnie a fait beaucoup de promesses qu’elle n’a pas tenues par le passé», s’indigne-t-il.

Le problème des livraisons indues à la porte, auquel TC Transcontinental avait promis de s’attaquer l’an dernier, «a plutôt triplé depuis», illustre Charles Montpetit.

Appelée à réagir, la porte-parole de Transcontinental, Patricia Lemoine, a démenti ces informations, soulignant au contraire que l’entreprise «reçoit un faible pourcentage de plaintes et beaucoup plus d’appels de gens qui souhaitent recevoir le Publisac».

«Nous sommes engagés en consultation et nous dialoguons avec toutes les parties prenantes pour une économie circulaire des plastiques», a-t-elle indiqué à Métro.

Une consultation attendue
En mars dernier, à peine une semaine après son dépôt par la Ville de Montréal en ligne, la pétition pour l’encadrement des Publisacs avait atteint les 15 000 signatures nécessaires pour lancer une consultation publique. Il s’agissait du premier projet à être approuvé par le droit d’initiative citoyen en ligne dans la métropole.

«La question de la quantité de papier qui est utilisée pour la distribution de porte à porte de Publisacs nous préoccupe beaucoup. C’est quelque chose d’intéressant pour nous aider à réduire la quantité de papier qui est distribuée.» -Laurence Lavigne-Lalonde, responsable de la transition écologique à la Ville de Montréal, en mars dernier

La consultation, qui aura lieu cet automne, aurait dû selon lui être intégrée aux audiences en cours de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sur le recyclage. «Il me semble que ça aurait pu être devancé de la même manière ou mis bout à bout», envisage-t-il.

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