Soutenez

Autopartage: Québec achète 24% des parts de Communauto

À l’heure actuelle, 1800 voitures de l’entreprise roulent dans 17 arrondissements et quelque dizaine de milliers d’usagers utilisent l’application. Photo: Archives Métro

Le gouvernement provincial devient actionnaire de l’entreprise d’autopartage Communauto. Investissement Québec possédera 24% des parts de marché de l’organisation, en vertu d’une transaction dévoilée lundi dont le montant n’a pas été révélé.

«C’est particulièrement significatif pour nous, parce qu’on n’est pas seulement une entreprise. On a une vocation environnementale et urbanistique. On est liés au territoire où on opère. Cette alliance-là va nous permettre de continuer à poursuivre des objectifs collectifs pour le Québec», explique à Métro le vice-président de l’organisme, Marco Viviani.

Il dit craindre que cette mission de base «puisse être détournée» si des partenaires publics ne s’ajoutent pas à l’équipe. Le fondateur de l’entreprise, Benoit Robert, abonde dans le même sens.

«Soit on se laisse envahir et on devient un joueur marginal, soit on se donne les moyens de devenir à notre tour un acteur de la consolidation. C’est le choix qu’on fait aujourd’hui.» -Benoit Robert, fondateur de Communauto

Fondée à Québec en 1994, Communauto célébrait ce lundi ses 25 ans d’existence. L’organisation est aujourd’hui présente un peu partout, notamment à Montréal et à Toronto. Elle a aussi racheté plusieurs joueurs de l’autopartage à Edmonton, Ottawa, Halifax, Hamilton, Kingston et même Paris.

C’est justement cette forte croissance qui pousse l’entreprise à s’entourer de nouveaux alliés, explique M. Viviani.

«On est en santé, on fait des acquisitions un peu partout, mais on a besoin de partenaires pour nous accompagner là-dedans», analyse-t-il.

Des bénéfices, des objectifs

La nouvelle entente «rendra possible la réalisation de projets importants pour le développement de l’autopartage au Québec», insiste la ministre déléguée au Développement économique régional, Marie-Eve Proulx.

«On voulait donner des reins plus solides à Communauto pour qu’elle accélère sa croissance, indique-t-elle à Métro. C’est de reconnaître la nécessité d’une entreprise qui, à mon avis, est pionnière et visionnaire. C’est un modèle qui nous permettra d’aller plus loin en matière d’économie verte au Québec.»

Sans faire de «copier-coller», la ministre envisage bientôt une expansion de l’organisme à l’extérieur des grands centres urbains «en fonction des besoins de chaque région».

Pour le responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal, Éric Alan Caldwell, la résilience du modèle économique de Communauto démontre «qu’il y a une façon de vivre en ville en se libérant du carcan traditionnel» de la voiture individuelle.

Les véhicules en libre-service (VLS) sont selon lui «un outil essentiel à l’atteinte de nos cibles en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES)». Et pour cause: depuis 1994, 437 000 tonnes de GES ont été réduites grâce à Communauto.

Le PDG d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, ajoute que la préservation du siège social à Montréal contribuera à maintenir «près d’une centaine d’emplois bien rémunérés».

Encore loin du «plein potentiel»

Si les choses roulent bien pour l’autopartage dans la métropole, Communauto est encore «loin d’avoir atteint son plein potentiel», avoue son vice-président.

«Il y a encore beaucoup d’améliorations qu’on voit en terme de nombre d’usagers, de nombre de voitures, de territoire couvert ou même de services.» -Marco Viviani, VP de Communauto

À l’heure actuelle, 1800 voitures de l’entreprise roulent dans 17 arrondissements et quelques dizaines de milliers d’usagers utilisent l’application. Le service sans réservations FLEX, qui totalise 700 véhicules, est implanté dans 11 arrondissements.

L’intégration avec les autres modes de transport intéresse grandement Communauto actuellement. Céleste, le projet d’abonnement unique à divers moyens de déplacement, sera notamment un «game-changer» pour Communauto.

À plus court-terme, l’organisme veut aussi entamer une «diversification de ses services». Des solutions de «partage des véhicules des particuliers» sont à l’étude, tout comme la commercialisation à l’international de la technologie développée par l’organisme.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.