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Aéroport Trudeau: l’entreprise de covoiturage Eva aura son espace réservé

L'application mobile d'Eva réunit environ 15 000 membres à l'heure actuelle. Photo: Josie Desmarais/Métro

Pour la première fois depuis l’arrivée de Téo Taxi, un second joueur québécois du covoiturage commercial prend l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau d’assaut. La coopérative Eva, lancée il y a un an, aura à son tour sa zone de véhicules «exclusivement dédiés» pour les voyageurs qui souhaitent aller rapidement au centre-ville.

«On veut être un premier pas vers le transport en commun, explique le co-fondateur de la jeune entreprise, Dardan Isufi. Montréal est l’une des seules métropoles dans le monde à ne pas avoir de lien direct entre son aéroport et le centre-ville. Avec trois enfants, huit valises, ça peut devenir compliqué de faire le trajet en bus.»

Dès ce mardi, une aire de stationnement sera réservée à Eva dans la zone «débarcadère» des arrivées à l’aéroport. En rotation, près d’une dizaine de conducteurs pourront y attendre des clients. Des rabais seront aussi donnés aux usagers pour les premiers jours du service.

«On se voit surtout comme une nouvelle offre de service qui s’ajoute à ce qui existe déjà dans un milieu de transport très dense. Après la 747 de la Société de transport de Montréal (STM), Uber et les taxis, on vient ajouter une option plus locale.» -Dardan Isufi

L’ancien étudiant de l’Université McGill dit vouloir participer aux efforts d’innovation en cours à l’aéroport pour pallier le manque de stationnements. Il vise aussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) produits par la voiture individuelle.

«Il y a un manque grandissant d’espaces de parking, autant pour les clients que pour les employés de l’aérogare, note-t-il. La direction est vraiment à la recherche de solutions innovantes. On espère en faire partie.»

Le défi du «mainstream»

Seul hic: peu de gens connaissent jusqu’ici l’entreprise montréalaise, dont les débuts remontent à octobre 2018. Ce qui est tout le contraire de ses compétiteurs.

«Il faut toujours créer une relation de confiance comme c’est très nouveau. Il y a plusieurs barrières», avoue d’ailleurs le principal intéressé à ce sujet.

L’histoire d’Eva est effectivement très courte jusqu’ici. En janvier dernier, le gouvernement Legault modifiait son projet pilote signé avec Uber en 2016 afin d’y intégrer une entente avec la coopérative. Ce qui autorise Eva à opérer à Montréal, mais aussi à Québec et Gatineau. Le lancement officiel des activités de l’entreprise a eu lieu en mai dernier.

«Depuis, plusieurs milliers de courses ont été réalisées à Montréal», analyse le chef d’orchestre logiciel du groupe Raphaël Gaudreault.

Il estime que l’arrivée d’Eva à l’aéroport Trudeau accélérera sa croissance, d’autant plus que l’application réunit déjà 15 000 membres selon les données de l’entreprise.

Le duo d’entrepreneurs envisage maintenant de se lancer dans le «carpooling». C’est-à-dire le transport de plusieurs passagers différents qui embarquent dans un même véhicule vers un lieu de destination similaire.

Uber offre déjà ce genre de service à Montréal.

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