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Hausse des cas de discrimination dans l’accès à un logement

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Photo: Josie Desmarais/Métro

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) traite de plus en plus de cas de discrimination dans l’accès à un logement, a constaté Métro. Une situation que des organismes attribuent au resserrement du marché locatif.

La CDPDJ a rendu public mercredi son rapport d’activités pour la période du premier avril 2018 au 31 mars 2019. Ce rapport fait état d’une hausse globale de 20% du nombre de requêtes traitées par l’organisation en un an.

En ce qui a trait précisément aux cas de discrimination reliés au logement, le nombre de dossiers ouverts a grimpé de 25%, passant de 43 à 54 en un an.

«C’est vraiment la pointe de l’iceberg», souligne à Métro le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Maxime Roy-Allard. Ce dernier rappelle que peu de locataires osent dénoncer devant la Commission la discrimination qu’ils subissent en raison de la lourdeur des démarches que cela implique. 

En juin, le RCLALQ a publié un rapport basé sur l’analyse de centaines d’annonces d’appartements à louer sur Kijiji et de témoignages de locataires. Celui-ci fait état de nombreux cas de discrimination reliés entre autres à la condition sociale et à l’origine ethnique.

«Une persistance»

Le dernier rapport de la Commission fait état de 16 cas de discrimination dans l’accès à un logement reliés à la «race» ou à «l’origine ethnique». C’est près du double que dans le rapport précédent.

«On entend souvent parler de cas de propriétaires qui ne rappelleront pas si la voix sur le répondeur est différente ou si le nom a une origine arabe», soulève M. Roy-Allard.

«Ce qu’on constate, c’est qu’il y a une persistance de la discrimination fondée sur l’origine ethnique et la race.»-Myrlande Pierre, vice-présidente de la CDPDJ

Personnes âgées

La Commission a aussi ouvert en un an 11 dossiers pour des cas de discrimination à l’égard des personnes âgées. Les aînés locataires doivent dépenser de plus en plus pour payer leur loyer alors que leurs revenus annuels stagnent.

«Ce sont parmi les locataires qui ont les plus faibles revenus», souligne la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain, Véronique Laflamme.

Selon elle, le gouvernement Legault devrait financer une campagne d’information pour informer les citoyens des recours à leur disposition lorsqu’ils sont victimes de discrimination.

M. Roy-Allard estime pour sa part que les propriétaires fautifs devraient avoir à remettre des indemnités «plus coercitives» aux locataires victimes de discrimination pour les inciter à «cesser ces pratiques».

Crise du logement

Maxime Roy-Allard craint que le resserrement du marché locatif à Montréal ne contribue à une augmentation du nombre de cas de discrimination dans les prochaines années. L’an dernier, le taux d’inoccupation des logements a atteint 1,9% dans la région et a chuté encore plus bas dans les quartiers centraux.

«J’imagine que le prochain rapport va couvrir la crise du logement du printemps dernier au Québec et là, on devrait avoir beaucoup plus de cas. Et si la crise continue, ça devrait être de pire en pire», prévient le porte-parole du RCLALQ. 

En 2001, la Commission avait ouvert 179 dossiers pour cas de discrimination liés à l’accès à un logement, dont 71 reliés à la condition sociale.

Montréal vivait alors une véritable pénurie de logements locatifs, le taux d’inoccupation de ceux-ci étant sous la barre du 1%.

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