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Marché Jean-Talon: la direction assure qu’elle ne veut pas «vider les marchés publics»

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Le Marché Jean-Talon Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

Moins d’un mois après la nomination d’un nouveau conseil d’administration à la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, deux de ses membres ont récemment quitté leur poste, a appris Métro. Inquiets, des commerçants du Marché Jean-Talon craignent pour l’avenir de cette institution.

«Ça fait 40 dans que je travaille ici et je n’ai jamais vu autant de locaux vides de ma vie», lance à Métro Michel Trottier, qui vend des fruits et légumes avec son frère au Marché Jean-Talon. Autour de son stand, plusieurs espaces étaient vides lors du passage de Métro, mardi.

«Un marché ne peut pas fonctionner de même longtemps», ajoute M. Trottier, qui a d’ailleurs constaté une baisse de la clientèle dans ce marché mythique.

Marché Jean-Talon
De nombreux espaces sont laissés vacants dans l’aile du Marché Jean-Talon destinée aux producteurs et vendeurs de fruits et de légumes.

Deux démissions

Le 7 octobre, la Corporation a formé un nouveau conseil d’administration après la démission en bloc en août des six membres qui y siégeaient. Ces derniers auraient craint pour leur «intégrité personnelle».

À la demande de la Ville, cinq membres de l’externe, composés entre autres de spécialistes en développement commercial et en communication, ont été recrutés. Le conseil d’administration a été complété par quatre commerçants qui travaillent notamment au Marché Jean-Talon.

Or, en moins d’un mois, deux des membres internes du conseil d’administration ont quitté le poste qu’ils y occupaient, a appris Métro. Les motifs exacts de ces démissions n’ont pas été dévoilés.

Une assemblée générale spéciale devrait donc avoir lieu bientôt pour combler ces deux postes maintenant vacants. 

«On va perdre notre marché, je le crains.» -Une commerçante du Marché Jean-Talon

Irrégularités

Des enquêtes policières sont en cours pour faire la lumière sur certaines irrégularités commises par des commerçants membres de la Corporation. Cette dernière englobe notamment les marchés Jean-Talon, Atwater, Maisonneuve et Lachine.

La direction souhaite notamment s’attaquer à la pratique de sous-location et de revente de baux par des marchands. Cette pratique, qui crée de la spéculation sur la valeur des emplacements, a été pointée du doigt par le Contrôleur général de la Ville dans un rapport confidentiel réalisé en décembre 2018.

«Ces anomalies ne concernent qu’une minorité des emplacements. La vaste majorité des marchands opèrent donc de manière conforme aux règlements de la corporation, et ce, dans l’intérêt des membres et du public», assure dans une déclaration envoyée à Métro le président du conseil d’administration de la Corporation, Serge Marticotte. 

La direction entendrait aussi prioriser les producteurs locaux. Une situation qui fait craindre à des revendeurs d’être expulsés des marchés publics de la métropole.

M. Marticotte assure toutefois par écrit qu’«il n’est pas question de faire un ménage mur-à-mur ou de vider les marchés publics».

«Nous croyons que les marchés publics sont une source de fierté pour les Montréalais et nous amorçons aujourd’hui une phase de transition pour affirmer le caractère exemplaire et distinctif de ces lieux de commerce», ajoute-t-il. 

«Le mandat du nouveau conseil d’administration est notamment d’appliquer les recommandations du rapport du Contrôleur général et c’est ce sur quoi il travaille», a pour sa part déclaré le responsable du développement économique à la Ville, Robert Beaudry.

En tout, la Corporation compte 250 membres composés principalement de producteurs et de commerçants.

 

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