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Montréal demandera au SPVM de cesser les interpellations policières «sans fondement»

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Photo: Archives | Métro

Les élus du conseil municipal ont adopté à l’unanimité lundi soir une motion qui réclame que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) cesse «immédiatement» les interpellations «sans fondement».

Le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand, a présenté lundi soir en séance du conseil municipal une motion demandant un moratoire immédiat sur les contrôles de rue routiniers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Sa demande a reçu l’appui de plus d’une quinzaine d’organismes montréalais, dont la Ligue des Noirs, le Conseil national des musulmans canadiens et l’Association jamaïcaine de Montréal et l’ancien ministre fédéral de la Justice, Irwin Cotler.

«On demande au SPVM de faire cesser immédiatement les interpellations sans fondement», a déclaré la responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif, Rosannie Filato, qui a appuyé une version légèrement modifiée de cette motion. 

Le mois dernier, un rapport accablant concernant les interpellations policières a notamment dévoilé que les personnes noires ont en moyenne plus de quatre fois plus de chances d’être appelées à s’identifier auprès des agents du SPVM que les personnes blanches. Le rapport fait aussi état d’une surreprésentation des personnes arabes et autochtones parmi les personnes ayant fait l’objet d’interpellations policières entre 2014 et 2017.

«Nos intentions sont claires, on veut que ça cesse dès maintenant et qu’on interpelle des gens dans la rue seulement quand c’est pour des raisons justifiées de sécurité publique», a déclaré M. Rotrand.

La version amendée de cette motion ne réclame toutefois pas textuellement un «moratoire» sur les interpellations policières, comme c’était le cas dans la version originale de celle-ci.

Pression sur Québec

La motion demande à la Ville de faire pression sur Québec afin que le gouvernement Legault mette en place une loi pour «encadrer» les interpellations policières dans l’ensemble de la province. Québec emboîterait ainsi le pas à la Nouvelle-Écosse, qui a mis en place en avril un moratoire sur les contrôles de rue discriminatoires à la grandeur de la province. 

La motion réclame en outre que le SPVM «respecte son engagement» de mettre en place une politique sur les interpellations policières d’ici mars 2020.

Rappelons que les interpellations policières sont des contrôles aléatoires de l’identité des personnes qui ont lieu de façon routinière dans les rues de la métropole. Elles ne sont pas nécessairement liées à une enquête ou à une infraction.

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