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L’accès au logement montréalais est discriminatoire, plaide la Commission des droits de la personne

Logements sur le boulevard Marcel-Laurin, à Saint-Laurent
Un flou juridique entoure les services d’Airbnb au Québec. Photo: Nouvelles Saint-Laurent News – Laurent Lavoie

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) presse la Ville de Montréal d’admettre que l’accès au logement est discriminatoire pour les minorités visibles.

L’organisme a présenté mercredi son mémoire dans le cadre de la consultation publique sur le racisme et la discrimination systémiques de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM). Le document, contenant de 19 recommandations, déplore la «précarité résidentielle qui affecte particulièrement les nouveaux arrivants, les personnes autochtones et les personnes racisées».

Les auteurs du rapport font remarquer qu’une portion importante des minorités visibles montréalaises habitent huit arrondissements, dont Saint-Laurent, Montréal-Nord et Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.

«En 2016, tous ces arrondissements comportaient, à des degrés divers, des zones de concentrations importantes et modérées de défavorisation», signale-t-on dans le mémoire.

La CDPDJ maintient qu’il est devenu «nécessaire de favoriser l’accès et le maintien dans un logement abordable et convenable».

Sans le chiffrer précisément, le mémoire recommande le «rehaussement» du financement en logement social. L’organe indépendant exige d’ailleurs «que ce financement soit reconduit de façon pérenne».

Dès 2021, la Ville de Montréal imposera aux promoteurs immobiliers des quotas de construction de logement social, abordable et familial. Les propriétaires pourront toutefois verser des compensations afin de contourner cette obligation.

«On salue la volonté de la Ville de vouloir créer plus de logements et de mixité sociale, souligne la vice-présidente de la CDPDJ Myrlande Pierre. Mais le temps que ça s’applique… Entre temps, on est encore dans un contexte de pénurie.»

«Vivre dans un logement inabordable, insalubre ou de taille non convenable représente autant de facteurs de risque pour la santé physique et psychologique des occupants», explique pour sa part le président de l’organisme, Philippe-André Tessier.

Interpellations discriminatoires

La CDPDJ profite aussi du dépôt de son mémoire pour demander au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de mettre un frein aux contrôles de rue routiniers.

Plusieurs organismes, accompagnés du conseiller municipal indépendant Marvin Rotrand, ont exigé un moratoire sur la question il y a quelques semaines. Le corps policier révélait au début du mois d’octobre que les Noirs, les Arabes et les Autochtones étaient plus susceptibles d’être interpellés sans raison à Montréal.

La Commission souhaite aussi voir les employés de la Ville, du SPVM et de la Société de transport de Montréal (STM) suivre des formations sur l’antiracisme. Cette formation devrait prendre la forme d’une évaluation formelle, propose-t-on.

L’élaboration d’une politique montréalaise pour contrer la discrimination systémique devra également faire l’objet d’un suivi régulier, exige la CDPDJ.

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