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Polytechnique: l’Ordre de la rose blanche remis à Édith Ducharme

rose blanche
Edith, récipiendaire de l'ordre de la rose blanche de polytechnique Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’École Polytechnique a remis jeudi une bourse de 30 000$ à une étudiante en génie saluée pour son implication sociale visant à encourager la présence de femmes en génie.

L’étudiante Édith Ducharme, âgée de 23 ans, est ainsi devenue la cinquième récipiendaire de l’Ordre de la rose blanche. Créée en 2014, cette bourse vise à honorer la mémoire des 14 femmes qui ont été la cible d’un féminicide le 6 décembre 1989. Elle est remise à une étudiante canadienne en génie qui poursuit des études aux cycles supérieurs.

«Trente ans plus tard, cet événement continue à être toujours aussi bouleversant […] Je n’oubliera jamais l’effroi que j’ai ressenti en apprenant ce massacre», a déclaré le directeur général de Polytechnique Montréal, Philippe A. Tanguy, lors de la remise de ce prix tenue jeudi au sein de l’établissement universitaire.

Ce dernier s’est toutefois réjoui de constater que Marc Lépine a échoué à rendre les femmes réticentes à étudier en génie, un domaine traditionnellement masculin. Au contraire, la proportion d’étudiantes à Polytechnique est passée de 17% en 1989 à plus de 28% aujourd’hui. Le nombre d’enseignantes au sein de l’établissement est aussi en hausse.

«À l’époque, le stéréotype, c’est que c’était une place pour les garçons», a évoqué à Métro la présidente du conseil d’administration de la Corporation de l’École Polytehnique Montréal, Michèle Thibodeau-DeGuire.

Cette dernière a raconté qu’en 1963, elle a été la seule femme diplômée en génie civil de l’établissement. Cette année-là, sa cohorte comptait 1500 garçons et quatre filles, a-t-elle souligné. Elles sont 2500 cette année à Polytechnique Montréal sur un total de 9000 étudiants.

Implication sociale

Édith Ducharme, qui est titulaire d’un baccalauréat en génie physique à l’Université Laval, poursuit actuellement un projet de recherche à la maîtrise au sein d’un laboratoire de Polytechnique Montréal. Elle et son équipe visent ainsi à développer un composant en fibre optique dernier cri qui permettrait d’augmenter considérablement l’efficacité des thérapies laser réalisées dans le cadre de chirurgies médicales.

En parallèle, elle entend poursuivre son implication sociale. Dans les dernières années, l’étudiante a organisé de nombreuses conférences et tables rondes visant à encourager la présence de femmes dans son domaine.

«Pendant mon baccalauréat, c’est sûr que ça occupait beaucoup de mon temps, mais je suis une personne qui croit beaucoup à la solidarité féminine. Et je pense que c’est aussi comme ça qu’on arrive à former de bons modèles», a affirmé l’étudiante en entrevue à Métro en marge de l’événement. 

«C’est son leadership hors du commun qui lui a permis de se démarquer», a d’ailleurs évoqué Mme Thibodeau-DeGuire.

Commémoration

En marge de cet événement, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a inauguré officiellement la nouvelle plaque commémorative de la place du 6-décembre-1989. Tel que dévoilé cet automne, ce panneau précise maintenant que l’atrocité commise par Marc Lépine était bel et bien un «attentat antiféministe».

«Cette année est marquante pour moi, pour Polytechnique, et pour la société québécoise […] Ça nous a pris 30 ans pour apprivoiser dans nos vies la gravité de cet acte antiféministe», a souligné Nathalie Provost, une survivante de la tuerie de Polytechnique.

À l’Assemblée nationale, les parlementaires québécois rendent d’ailleurs hommage cet après-midi aux victimes de cette tragédie. La Médaille de l’Assemblée nationale leur est ainsi décernée à titre posthume.

Vendredi, un important rassemblement aura lieu sur le belvédère Kondiaronk, au sommet du mont Royal. De nombreux élus et citoyens prendront part à cette cérémonie pendant laquelle 14 faisceaux lumineux monteront vers le ciel en hommage aux femmes qui ont perdu la vie à la même date 30 ans plus tôt.

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