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Manque d’autobus: la STM avoue faire face à un «défi colossal»

Photo: Pablo A. Ortiz

La Société de transport de Montréal (STM) demande à ses usagers de faire preuve de patience, même si elle reconnaît que le manque actuel d’autobus cause beaucoup d’impacts sur les déplacements. Le directeur général, Luc Tremblay, affirme que son organisation traverse «une période historique» qui impose un «défi colossal».

«Recevoir 300 bus pour 2020, en deux ans, c’est d’augmenter notre flotte de 15%. On n’avait jamais fait ça dans l’histoire de la STM, a martelé M. Tremblay en mêlée de presse mercredi. On est en train de faire en deux ans ce que certaines équipes auraient pu prendre cinq ans à faire.»

Il affirme avoir accepté ce défi de taille pour «désengorger Montréal». Et ce, même si la situation demeure «un passage obligé qui n’est pas facile» pour les usagers au quotidien.

Au début janvier, la réouverture du centre de transport Saint-Denis, fermé depuis un an, permettra de récupérer environ 20% des capacités d’entretien des bus, estime la société de transport. «On va être en mesure de revenir avec nos infrastructures normales», ajoute le DG, soulignant que cette étape est majeure pour la suite des choses.

La STM participe aussi aux mesures de mitigation pour palier la fermeture du tunnel du mont Royal pendant les travaux du Réseau express métropolitain (REM).

D’autres défis techniques pour la STM

Entretemps, l’arrivée à «pleine capacité» de plusieurs garages de la STM compliquerait aussi les choses. «Ça prend des infrastructures pour accueillir 300 bus, illustre M. Tremblay. Fin août, on a dû fermer des parties de trois autres centres de transport. On est aussi en train de construire le nouveau centre Bellechasse […]. Ce sont des actions concrètes pour se donner la capacité d’entretien nécessaire.»

L’enjeu de la formation et de l’embauche de ressources supplémentaires prendrait aussi beaucoup de temps, selon lui. Pour 15% d’augmentation du parc de bus, «ce sont 800 personnes qu’il faut engager, soit presque 10% de notre effectif», fait remarquer le directeur général.

«Oui, c’est compliqué. Mais on s’en occupe. On va être sorti de tout ça le plus rapidement possible. Tel que prévu, on va être là pour tout le monde.» -Luc Tremblay, DG de la STM

Schnobb défend la hausse de salaire

Déplorée par plusieurs, la hausse salariale de Luc Tremblay évaluée à 13,8% cette année – pour une rémunération totale de 452 160$ –, est tout à fait logique, selon le président du CA, Philippe Schnobb.

«Nos processus de réévaluation salariale se font chaque année en fonction d’une grille adoptée en 2010, avance-t-il. C’est là-dessus qu’on se base. Ce n’est pas fait sur un coin de table. C’est très rigoureux.»

Au-delà de ces quelque 60 indicateurs, incluant la satisfaction de la clientèle, le bilan de la STM parle pour lui-même depuis l’arrivée de Luc Tremblay, affirme son collègue. «On a une augmentation de la clientèle d’à peu près 15%, des hausses de service de 11% dans le bus et de 20% dans le métro. Ce n’est pas du tout la même compagnie qu’il y a cinq ans», justifie Philippe Schnobb.

Les nombreux projets, dont le prolongement de la ligne bleue, les 300 nouveaux bus et l’arrivée des trains AZUR, «ont aussi été pris en considération», renchérit-il. «On vient marquer notre satisfaction et l’appuyer dans les défis qu’il va devoir affronter.»

L’arrivée des 300 nouveaux autobus se fera sur plusieurs mois, jusqu’en septembre 2020.

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