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Montréal, ville de vélos?

Montréal
Gabrielle Brassard-Lecours - Métro

Eh oui, je vous parle de vélo en hiver. Quelques irréductibles le pratiquent même en ce moment. J’en suis. Mais je ne lancerai pas un débat sur le vélo d’hiver aujourd’hui, rassurez-vous.

Si je vous parle de ce moyen de transport à ce temps-ci de l’année, c’est parce que la Ville de Montréal a annoncé, le 13 janvier dernier, être la première ville du Québec à recevoir la «certification Or» de Vélo Québec. Pourquoi, et est-ce assez?

Toronto, Ottawa et Portland ont également reçu cette distinction, qui fait partie du mouvement Vélosympathique.

Pour se prévaloir de cette certification, qui vise à encourager la pratique du vélo par différentes actions, il faut intervenir, en tant que collectivité, dans cinq champs: l’environnement; l’éducation; l’encouragement; l’encadrement; l’évaluation et la planification.

Le communiqué de la Ville de Montréal fait état de tout ce qu’elle a fait pour mériter cette récompense provinciale: un Réseau express vélo (REV) comptant 925 km d’aménagements cyclables d’ici la fin de 2020, une première vélorue sur Saint-André, 1000 nouveaux BIXIS, le déneigement du réseau cyclable, des aménagements afin de sécuriser la circulation à vélo, pour ne nommer que ces mesures-là.

Toutes ces initiatives sont plus que bienvenues. En tant que cycliste, j’encouragerai toujours les aménagements pour les vélos. Je crois que le problème se situe néanmoins à un autre niveau: celui du partage de la route.

Je crois que le problème se situe néanmoins à un autre niveau: celui du partage de la route.

Changer les mentalités

Piétons, voitures, vélos, trottinettes, fauteuils roulants électriques: la cohabitation sur les routes, les rues et les trottoirs n’est pas de tout repos à Montréal. Malgré des pistes cyclables de mieux en mieux aménagées, de plus en plus nombreuses, l’attitude de chacun reste un aspect à travailler.

Certains vélos n’aident pas la cause, zigzaguant entre les voitures, ne respectant pas les feux de circulation, roulant sur les trottoirs même quand ce n’est pas nécessaire.

Par ailleurs, plusieurs automobilistes semblent encore ressentir beaucoup d’agressivité envers les cyclistes.

Même quand ces derniers sont respectueux du Code de la route, ils agacent et énervent certains conducteurs par leur existence même. On croirait parfois que si ces automobilistes pouvaient faire tomber ou carrément écraser des cyclistes sans en subir les conséquences, ils le feraient. Je ne les mets pas tous dans le même panier, bien sûr, mais c’est souvent ce que je ressens quand je côtoie des voitures comme cycliste.

Partage de la route

Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis fait envoyer promener par un conducteur, à tort, juste parce que je roulais. J’ai également été emportiérée.

Plus de peur que de mal, mais un poignet cassé, une rotule démise, des mois de physiothérapie… et un hit and run. Le coupable ne s’est jamais montré parmi les personnes qui me portaient secours malgré qu’on l’ait incité à se manifester.

Ces comportements me rendent moi-même agressive et impatiente. Je me dis: «Il faut se battre, c’est la jungle, j’ai le droit d’être là!»

Cette attitude encourage des comportements dangereux, de part et d’autre, et c’est bien malheureux.

La voiture est évidemment encore reine de la rue à Montréal; en témoignent la plupart des chantiers, des ponts, des échangeurs, conçus pour accueillir le plus de voitures possible.

Cependant, les cyclistes existent et ont des droits. Avoir davantage d’éducation et de sensibilisation sur le partage de la route ne ferait pas de tort pour changer les mentalités, de toutes parts.

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