Soutenez

Logement: la mairesse de Montréal ouverte à la création d’un zonage locatif

Immeubles à logement dans l'arrondissement Le Plateau-Mont-Royal./ Josie Desmarais Photo: Josie Desmarais

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, ne ferme pas la porte à la création d’un zonage locatif afin de s’attaquer à la crise du logement qui frappe la métropole.

«Ce qu’il faut savoir, c’est que pour moi, tout est envisageable. Je ne vais pas vous dire aujourd’hui ou demain que ça va se mettre en place parce que je n’en ai pas le pouvoir. Mais plus ça va et plus il faut innover dans notre façon d’aborder le logement pour s’assurer que tout le monde ait un toit», a déclaré Mme Plante lundi en marge d’une conférence de presse au centre-ville.

Cette dernière a par ailleurs dit trouver intéressante l’idée de la création d’un zonage locatif, qui est notamment défendue par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)

Protéger le parc locatif

La création d’un tel zonage, qui nécessiterait l’aval de Québec, permettrait d’empêcher la conversion de logements locatifs en condos dans certains secteurs de la métropole.

«Il y a des outils qui peuvent être utilisés, qui vont susciter beaucoup d’opposition dans certains milieux, mais qui vont permettre de réaliser des changements structurels dans le milieu du logement», estime le chercheur Guillaume Hébert, de l’IRIS. 

La proposition de créer un zonage locatif à Montréal reçoit aussi l’appui du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

«Je ne vois pas pourquoi on s’y opposerait parce que vraiment, ça va assurer la protection du parc locatif», a souligné son porte-parole, Maxime Roy-Allard. Il estime qu’une telle mesure pourrait protéger les logements des conversions en condos, mais aussi en appartements mis en location à court terme sur des plateformes de type Airbnb.

La semaine dernière, la Société canadienne d’hypothèques et de logement a dévoilé les plus récentes données concernant l’état du marché locatif. On y constate entre autres que le taux d’inoccupation des logements dans le Grand Montréal a chuté de 0,4% l’an dernier pour atteindre le seuil famélique de 1,5%, une première en 15 ans dans la région. Ce taux chute par ailleurs sous la barre du 1% pour les logements familiaux.

«Bien entendu, nous sommes en accord avec le fait de protéger le parc locatif. Ceci étant dit, puisque le zonage locatif n’existe pas dans la loi, sa création nécessitera une modification législative. Maintenant, si la Ville de Montréal souhaite obtenir ce type de pouvoir, nous l’invitons à documenter de manière adéquate son intention et à nous en faire part», a réagi par courriel le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.