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Réunion d’urgence à Québec pour sauver quatre centres de tri

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Le centre de tri de Lachine a été inauguré en novembre 2019. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le gouvernement du Québec organisera vendredi une réunion d’urgence avec la Ville de Montréal et le groupe de gestion des matières résiduelles TIRU afin de tenter d’éviter la fermeture annoncée de quatre centres de tri, dont deux à Montréal.

Ces informations ont été confirmées à Métro par le cabinet du ministre de l’Environnement et des changements climatiques, Benoit Charette. Recyc-Québec sera aussi de la partie.

TIRU, une entreprise privée détenue par la française EDF, gère les activités de deux centres de tri à Montréal, celui de Saint-Michel et le tout nouveau de Lachine. À eux deux, ils ont techniquement la capacité de traiter plus de 300 000 tonnes de déchets par an.

«On ne veut pas arrêter le recyclage, ce n’est absolument pas une option. Mais, surtout, si jamais on nous disait qu’on ralentit les opérations, c’est hors de question qu’on aille en enfouissement», a signalé la mairesse Valérie Plante lors d’une mêlée de presse, jeudi.

Pour Mme Plante, la priorité demeure de «trouver rapidement une solution pour continuer à opérer».

«Idéalement, on interpelle le gouvernement pour nous aider si jamais il y avait des coûts reliés», a ajouté la mairesse.

Un tout nouveau bâtiment

Inauguré en grandes pompes au mois de novembre, le centre de tri de Lachine a coûté plus de 40 M$ à la ville-centre.

Valérie Plante se dit toutefois soulagée que la Ville possède le bâtiment. «Moi, je peux changer un opérateur. C’est la bonne nouvelle», a-t-elle relativisé, jeudi.

Ce n’est pas la première fois que la Ville est appelée à sauver un centre de tri en difficultés. Elle avait déjà dû injecter près de 30 M$ pour s’assurer la survie du centre Saint-Michel, en 2018.

Mme Plante exclut toutefois un nouvel exercice du genre. «On a besoin de l’aide du gouvernement du Québec», a-t-elle réitéré.

Les deux centres montréalais doivent servir à traiter «70% des matières recyclables en vue de les recycler ou de les valoriser».

TIRU possède également deux autres centres de tri dans la province, à Châteauguay et à Saguenay. On parle de 4 des 26 centres de tri québécois.

Une industrie en crise

Dans le Grand Montréal, l’industrie du recyclage rencontre des difficultés  en raison de la chute du prix moyen des matières recyclables.

«Les prix de vente des ballots de matières sont encore plus bas qu’ils ne l’étaient en 2018 et 2019», analyse Recyc-Québec dans un échange de courriels.

Selon l’organisme, le papier en particulier se vendait en 2017 à plus de 165$. «Les centres de tri doivent maintenant payer pour qu’il soit récupéré», ajoute-t-on dans le courriel envoyé à Métro.

D’autant plus que la Chine et l’Inde n’acceptent plus depuis les derniers mois le papier mixte québécois. Cette matière précédemment vendue dans ces pays d’Asie contient plusieurs types de papier et de carton.

«La fermeture des marchés asiatiques a des effets majeurs sur nos centres de tri, et ceux de l’ensemble de la province», a ajouté le cabinet de la mairesse, jeudi.

Des pistes de solution?

Selon la mairesse, le problème du recyclage au Québec n’est pas insolvable. «Il faut qu’on réfléchisse sur comment réduire à la source», propose-t-elle.

La directrice générale d’Équiterre, Colleen Thorpe, croit que cette situation était évitable. «On a fait l’erreur de ne pas se concentrer sur la qualité des matières. C’était peu envisageable que ça se règle rapidement», explique-t-elle en entrevue avec Métro.

Elle évoque l’économie circulaire par le biais de la consigne, tout comme Mme Plante. «Des villes comme Montréal doivent avoir les moyens de leur ambition pour devenir un incubateur de la réduction», ajoute Mme Thorpe.

L’opposition à la Ville souhaite également remettre en question la collecte pêle-mêle. «On pourrait éventuellement forcer une collecte sélective qui aurait moins de contaminants», a souligné en mêlée de presse le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’environnement, Francesco Miele, qui dénonce «le manque de vision» de l’administration Plante.

En collaboration avec Henri Ouellette-Vézina

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