Locaux vacants: la situation s’améliore sur la rue Saint-Denis
Après avoir connu une période difficile, la rue Saint-Denis reprend de la vigueur alors que le nombre de locaux vacants est en diminution. Afin de continuer sur cette lancée, le Plateau-Mont-Royal procédera lundi à des changements de zonage qui pourraient aussi aider à répondre aux besoins en matière de logements dans l’arrondissement, a constaté Métro.
«On sent un certain renouveau dans les commerces. C’est une bonne nouvelle», se réjouit la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis, Kriss Naveteur, en entrevue à Métro.
En janvier 2019, le taux d’inoccupation des locaux commerciaux sur la rue Saint-Denis a atteint 23%. Depuis, ce pourcentage a chuté à 19% en décembre dernier, selon des données de la SDC. Celles-ci font d’ailleurs état de l’ajout de 50 commerces sur l’artère en 2019.
«Il y a un nouveau souffle», constate la conseillère d’arrondissement dans le district du Mile-End, Marie Plourde.
Mercredi soir, la SDC Saint-Denis tiendra une première campagne de recrutement de nouveaux commerces dans l’ancien Mexx, qui a trouvé une nouvelle vocation depuis son incendie en 2018. Des bourses totalisant 75 000$ seront alors distribuées par PME MTL.
En juillet dernier, le taux d’inoccupation moyen des commerces atteignait 15%, ce qui équivaut à 1 000 locaux vides sur 7 000 recensés, selon des données de la Ville.
Concentrer l’offre commerciale
Les élus du Plateau-Mont-Royal se pencheront ce soir sur des modifications réglementaires en matière de zonage. Celles-ci entraîneront notamment le retrait des usages commerciaux sur certains tronçons de rues à dominante résidentielle. Une initiative qui vise à aider les principales artères en concentrant l’offre commerciale sur celles-ci.
«Il faut resserrer la trame commerciale. Il ne faut pas laisser ça se développer à tout vent et de manière anarchique», souligne Mme Plourde. Les commerces existants sur les rues résidentielles conserveront toutefois un droit acquis, précise-t-elle.
Cette initiative fait écho à une des demandes de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), qui a participé récemment à la consultation publique de la Ville sur les locaux commerciaux vacants. Entre 1980 et 2015, la superficie commerciale de la région métropolitaine a augmenté de 144%. Or, la population n’a crû que de 43% pendant cette période, souligne un mémoire de l’organisation.
«Il faut planifier le territoire. C’est beau de développer la superficie commerciale, mais il faut s’assurer que l’offre et la demande correspondent», explique à Métro le président de l’ASDCM, Billy Walsh. Autrement, le nombre de locaux vacants ne fera qu’augmenter, prévient-il.
«On veut vraiment réorienter les gens sur les artères commerciales.» -Marie Plourde, conseillère du district du Mile-End
Conversion en logements
Alors que le nombre de logements locatifs disponibles est en chute libre, les nouvelles dispositions de l’arrondissement permettront de faciliter la conversion de locaux vacants à vocation commerciale en appartements, notamment au nord de la rue Saint-Denis.
«Ce n’est pas sur tous les tronçons de rue. On a ciblé certains tronçons de rues commerciales où on a plus de difficultés à louer des locaux commerciaux. Et on s’est dit qu’alors qu’on manque de logements, c’était le bon moment», explique Mme Plourde.
Ces changements en matière de zonage comptent parmi les mesures inscrites dans le plan de relance de la rue Saint-Denis, dévoilé en août dernier. Les autres comprennent notamment un allègement fiscal pour les commerçants, l’ajout d’aménagements publics et d’espaces verts ainsi que la création du Réseau express vélo, entre autres.
«On a beaucoup d’espoir dans ce projet-là parce que ça touche plusieurs aspects. Ça va aider à redonner du prestige à la rue Saint-Denis», résume Mme Naveteur.