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Arrestation «abusive»: un Montréalais réclame 210 000$ au SPVM et à la Ville

SPVM
Photo: Archives | Métro

Un Montréalais réclame 210 000$ à la Ville de Montréal et à son corps de police à titre de dédommagement pour une arrestation «abusive» et les mauvaises conditions de détention qu’il allègue avoir subies en 2017, a constaté Métro.

Le sexagénaire Dimitrios (Jimmy) Kalopedakis a récemment effectué une demande de poursuite civile à la Cour supérieure du Québec. Celle-ci implique entre autres la Ville et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Les faits allégués remontent au premier mars 2017. L’homme, qui réside dans l’est de Rosemont–La Petite-Patrie, aurait fait l’objet d’une plainte de la part de sa «petite amie». Cette dernière aurait fait part aux forces de l’ordre d’une «menace» faite par le demandeur «d’envoyer sa fille pour attaquer» la dame en question, indique la demande introductive d’instance. 

Le SPVM aurait alors dépêché une «escouade tactique composée de plusieurs agents lourdement armés» pour arrêter l’homme à sa sortie d’une clinique située dans Saint-Léonard.

«Lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, les agents ont ordonné au demandeur de ne plus bouger, l’ont fouillé, bousculé et frappé après l’avoir contourné et immobilisé», peut-on lire dans la demande.

Selon l’avocat de M. Kalopedakis, cette intervention policière musclée est «sans motifs raisonnables», puisque son client «n’était visiblement pas en possession d’armes à feu». Il en vient ainsi à la conclusion que les policiers ont agi de façon «abusive» lors de cette arrestation. 

«Le SPVM a employé une force excessive et déraisonnable lors de l’arrestation du demandeur.» -Extrait de la demande introductive d’instance

«Maltraitance» en prison

Le demandeur, qui souffre de maux de dos sévères et a de la difficulté à marcher, a ensuite été «séquestré» pendant 90 jours au centre de détention provincial de Rivière-des-Prairies, qui est aussi mis en cause dans cette affaire.

Pendant sa détention, des gardiens de prison auraient infligé à l’homme «des coups de pied frappant ses jambes», ce qui l’aurait empêché de marcher pendant un certain temps.

Le demandeur affirme en outre qu’on l’aurait empêché d’utiliser l’équipement spécialisé dont il a besoin pour soulager ses maux de dos et de prendre ses médicaments. M. Kalopedakis consomme notamment du cannabis médical et du diazépam, un médicament qui apaise l’anxiété et sert aussi à calmer les spasmes musculaires.

«L’absence de soins pendant la détention du demandeur a eu pour conséquence un endommagement des artères de sa jambe droite», ajoute la demande, qui blâme les gardiens du centre de détention pour «maltraitance». 

Le Montréalais n’aurait d’ailleurs pas reçu l’autorisation de quitter sa cellule pour assister aux funérailles de sa mère, qui aurait perdu la vie pendant sa période de détention.

«Choc extrême»

M. Kalopedakis allègue ainsi avoir subi un «choc extrême» au cours de cette intervention policière et des trois mois qui ont suivi, pendant lesquels il aurait notamment souffert d’insomnie, de douleurs physiques et de «perte d’appétit».

Le Montréalais aurait aussi subi des douleurs à la jambe droite «pendant de nombreux mois suivant l’intervention et la détention».

«Après la libération, la condition de la jambe droite du demandeur était tellement détérioriée, vu le manque de soins appropriés, qu’il a dû subir deux interventions chirurgicales majeures pour connecter l’artère de la jambe gauche à l’artère de la jambe droite», peut-on lire. 

L’homme aurait par ailleurs dû mettre la clé sous la porte du commerce spécialisé dans la vente de marbre, de métal et de bois qu’il possédait dans Saint-Léonard en raison de son passage en prison. 

M. Kalopedakis réclame donc 210 000$ en dommages et intérêts pour tous les inconvénients qu’il allègue avoir subis, dont 50 000$ pour la perte de son entreprise.

La demande, qui met aussi en cause la procureur générale du Québec, a été déposée au palais de justice de Montréal vendredi dernier.

Le SPVM n’a pas voulu commenter.

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