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Fusion des postes de quartier: la Ville de Montréal est-elle à blâmer?

Un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Photo: Pablo Ortiz/Métro

Des élus déplorent que l’administration de Valérie Plante ait appuyé la fusion de deux postes de quartier sans les en avoir informés en amont. Un expert affirme qu’il s’agit d’une décision «administrative» relèvant de la police.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) tiendra lundi soir prochain une séance d’information publique concernant la fusion à venir cet automne des postes de quartier (PDQ) 9 et 11. Celle-ci aura lieu dans Notre-Dame-de-Grâce, qui perdra bientôt son poste de police au profit de Côte-Saint-Luc, une municipalité plus à l’ouest.

«Il s’agit d’une moquerie et d’un mépris absolu du droit des citoyens de contester cette décision imposée sans consultation», déplore à Métro le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand.

M. Rotrand allègue que le président de la Commission de la sécurité publique de Montréal, Alexander Norris, a failli à son devoir en omettant d’informer tous les membres de cette commission permanente des intentions du SPVM du fusionner ces deux PDQ lorsque le corps de police lui en a fait part en janvier.

Le vice-président de cette commission, Abdelhaq Sari, a d’ailleurs confirmé à Métro avoir appris l’annonce de cette fusion prochaine par les médias.

«Il y a effectivement eu un grand manque de transparence», constate l’élu d’Ensemble Montréal. Ce dernier estime que le conseil d’agglomération devrait se pencher sur cette fusion, puisque la sécurité publique entre dans son champ décisionnel.

Départ réclamé

Devant cette situation, M. Rotrand va jusqu’à demander le départ d’Alexander Norris de son poste de président de cette commission permanente. Cette dernière, composée de plusieurs élus, a notamment comme rôles d’analyser les politiques du SPVM et de mener des consultations publiques.

«M. Norris a montré qu’il approuve la fermeture des postes de quartier. Il ne peut donc pas être le président d’une commission qui devra se pencher sur ces fermetures», estime M. Rotrand, qui fera une demande officielle pour réclamer le départ de l’élu de Projet Montréal de cette commission à la séance du conseil municipal du 23 mars prochain.

Le professeur invité à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) et ancien ministre des Affaires municipales, Rémy Trudel, estime que la demande de M. Rotrand est «prématurée» car il ne s’agit que d’«allégations» pour le moment.

«Si une rencontre avec les membres de la Commission de la sécurité publique venait à confirmer les faits, et non pas les rumeurs, alors la mairesse [Valérie Plante] aura à prendre une décision», ajoute-t-il. 

«Il y a probablement des motifs [aux fusions de PDQ] que le public ne connaît pas.» -Rémy Trudel, professeur invité à l’ÉNAP

Audience publique

Selon M. Trudel, la décision de fusionner des PDQ est une décision administrative qui «ne relève pas du gouvernement municipal», mais plutôt de la police.

«C’est une décision qui leur revient [au SPVM], peut-être, mais qu’on ne soit pas dans le processus décisionnel, je trouve ça aberrant», fustige M. Sari. Ce dernier presse la Ville et le SPVM de s’assurer qu’à l’avenir, les élus et les citoyens concernés aient leur mot à dire avant que la décision de fusionner de nouveaux PDQ soit prise. 

M. Trudel, pour sa part, estime que ces fusions «nécessitent des explications». Il demande donc à la Ville de tenir une audience publique pour justifier celles-ci, une possibilité à laquelle se montre favorable l’administration Plante.

«Dans le cas qui nous concerne, la chose la plus urgente à faire, c’est de tenir une commission publique et que le SPVM explique quels sont les motifs, les raisons derrière les changements à l’égard de la police de quartier», ajoute l’expert.

À la fin des années 1990, le nombre de postes de quartier s’élevait à 49. Cette initiative visait à rapprocher la police de la population en mettant l’accent sur la prévention des crimes plutôt que sur leur répression. Depuis, le nombre de PDQ a été ramené à 31, sans tenir compte de la fusion à venir dans Côte-Saint-Luc.

La Ville affirme que ces fusions permettent d’améliorer les services offerts aux citoyens, car davantage de policiers sont déployés sur le terrain en raison de la diminution de nombre d’édifices pour les loger.

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