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Sécurité routière: une motion pour des caméras sur les autobus scolaires

autobus scolaires
Photo: Courtoisie, Bus Patrouille

Un élu montréalais presse la Ville de Montréal de réclamer l’installation de caméras sur les autobus scolaires afin d’accroître la sécurité des élèves.

Le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand, déposera une motion à la prochaine séance du conseil municipal, qui aura lieu à huis clos lundi prochain. Celle-ci demande à l’administration de Valérie Plante de faire pression sur Québec afin qu’il modifie le Code de la sécurité  pour permettre aux autobus scolaires de disposer de caméras extérieures.

«Il arrive trop souvent que des conducteurs ne s’arrêtent pas, comme la loi l’exige, lorsqu’un autobus scolaire à l’arrêt déploie son signal d’arrêt escamotable et allume ses clignotants pour permettre à des élèves de monter ou de descendre», souligne le document. Une situation qui peut nuire à la sécurité de nombreux élèves, qui risquent de subir des «blessures évitables».

S’inspirer des autobus scolaires en Ontario

Au cours des dernières années, plus d’une vingtaine d’États américains ont adopté des modifications réglementaires afin de permettre aux autobus scolaires d’être équipés de caméras extérieures. L’Ontario, par exemple, mène depuis l’an dernier des projets pilotes dans différentes villes, dont Ottawa. À terme, elle souhaite permettre aux bus de toute la province de disposer d’une telle technologie.

«Les données montrent que c’est quand ils rentrent et sortent des bus que les élèves sont les plus à risque», souligne à Métro le consultant en sécurité et législation à l’Association des autobus scolaires de l’Ontario, Alex Bugeya.

Ces initiatives visent donc à avoir un effet dissuasif auprès des automobilistes. Au Québec, cette infraction est passible d’une amende de 300$ et de la perte de neuf points d’inaptitude s’ils dépassent un autobus dont le signal d’arrêt est activé. Malgré cela, ils sont nombreux à ne pas respecter cette interdiction.

«Le volume de trafic continue d’augmenter et nous avons une société qui est de plus en plus distraite quand elle conduit, malheureusement. C’est triste à dire, mais c’est certainement un enjeu qui continue à progresser dans la mauvaise direction», déplore M. Bugeya.

Un constat que partage la professeure à l’Université du Québec à Montréal et experte en mobilité, Florence Junca-Adenot. 

«Les automobilistes sont de plus en plus distraits et impatients», souligne-t-elle.

L’an dernier, le Service de police de la Ville de Montréal a émis 758 constats d’infraction pour des dépassements interdits d’autobus scolaires, selon des données fournies à Métro.

«Ça peut avoir un effet dissuasif sur les automobiliste s’ils savent qu’il y a des caméras.» – Florence Junca-Adenot, professeure à l’UQAM et experte en mobilité

Le Québec «tarde à agir»

En 2018, le gouvernement du Québec a tenu un projet pilote qui a permis de munir 13 autobus scolaires pendant un mois et demi de caméras fournies par l’entreprise Bus Patrouille. Le bilan qu’elle a réalisé fait état d’un «réel problème» quant au non-respect par les automobilistes de l’interdiction de dépasser un bus scolaire en arrêt et dont les feux clignotent.

Le rapport de l’entreprise québécoise fait état de 3,8 dépassements illégaux par autobus par jour.

«Il y a des incidents qui arrivent chaque année […] Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard», martèle à Métro le vice-président de Bus Patrouille, Roberto Rego.

Ce dernier constate que la province «tarde à agir» en emboîtant le pas à l’Ontario. Il presse ainsi l’administration Plante d’adopter la motion de Marvin Rotrand.

«Sans l’appui de la Ville de Montréal, c’est impossible de faire bouger le ministère des Transports», estime M. Rego. 

D’autre part, M. Rotrand reconnaît que l’utilisation de telles caméras peut soulever des enjeux de protection de la vie privée. Il demande donc à Québec de s’assurer de réglementer leur usage pour éviter que les images tirées de celles-ci se retrouvent sur la place publique ou servent à des fins commerciales.

La Ville n’a pas voulu commenter cette motion, qui fera l’objet d’un débat en séance du conseil municipal.

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