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Kanesatake envisage de bloquer des routes pour se protéger du coronavirus

Kanesatake
L'immeuble du Conseil Mohawk de Kanesatake, près d'Oka. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le Conseil Mohawk de Kanesatake envisage de bloquer les routes qui donnent accès à la communauté autochtone des Laurentides afin de protéger celle-ci de la propagation du coronavirus.

Mardi dernier, le grand chef Serge Simon a ordonné la fermeture de tous les commerces qui vendent de l’alcool, du tabac et du cannabis. Les épiceries demeurent pour leur part ouvertes, de même que les stations service qui vendent de la nourriture et de l’essence.

Or, malgré ces nouvelles directives, des citoyens de différentes régions du Québec continuent de se déplacer vers Kanesatake dans l’espoir de pouvoir s’approvisionner dans une de ses quelque 25 cabanes à cigarettes ou à cannabis. Ils se butent alors à des portes closes et rebroussent chemin.

«J’ai vu un monsieur qui s’est arrêté à un des magasins de cigarettes ce matin et je lui ai demandé poliment de rentrer chez vous», raconte-t-il en entrevue à Métro, lundi. Il assure qu’aucun de ces commerces ne brave la directive en vigueur. 

Communauté à risque

Cette situation préoccupe M. Simon. La communauté mohawk de Kanesatake est en effet située à proximité de plusieurs régions du Québec particulièrement frappées par la pandémie du coronavirus, notamment Montréal.

«Si on a 1000 véhicules qui se rendent [à Kanesatake] dans le but d’acheter du tabac ou du cannabis, de ces mille-là, on en a peut-être 200 qui pourraient s’arrêter dans une épicerie ou un dépanneur, des endroits qu’on fréquente. Et si, sur ces 200 là, vous en avez trois ou quatre qui sont infectées [au coronavirus], c’est tout ce que ça prend pour infecter la communauté», illustre Serge Simon.

Le grand chef estime que sa communauté est particulièrement vulnérable face à la pandémie du coronavirus. Il souligne que les Autochtones sont généralement plus nombreux que le reste de la population à souffrir de problèmes respiratoires et d’autres maladies pouvant affecter leur système immunitaire.

«On a un très haut risque d’être contaminés. Donc, on vous demande simplement de nous aider un peu. Ne venez pas ici.» -Serge Simon, grand chef de Kanesatake

Le Conseil Mohawk de Kanesatake a d’ailleurs créé une unité d’intervention d’urgence. Celle-ci vise notamment à assurer un système de livraison de nourriture et de médicaments afin de limiter les déplacements des membres de sa communauté les plus à risque.

Bloquer les routes

Aux grands maux, les grands remèdes. Le Conseil Mohawk de Kanesatake envisage ainsi de bloquer les rues qui mènent à la communauté autochtone si des citoyens d’autres régions continuent de s’y rendre dans les prochains jours.

«Nos membres sont prêts à aller bloquer les chemins si les véhicules continuent à rentrer et on va gentiment demander aux clients de retourner chez vous», indique M. Simon.

«La Sûreté du Québec est prête à nous aider pour faire des blocus, des check points», ajoute-t-il.

Contacté par Métro, le corps de police n’a pu confirmer cette information puisqu’elle n’a pas fait l’objet à ce jour d’une directive du gouvernement Legault. «On va suivre ça», a indiqué un porte-parole, qui note que la situation évolue rapidement. 

Samedi dernier, la vice-première ministre du Québec et ministre responsable de la sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé la mise en place de points de contrôle policier dans huit régions du Québec pour limiter les déplacements vers celles-ci. Il s’agit notamment du Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cette liste n’inclut toutefois pas pour l’instant la région des Laurentides, où se trouve Kanesatake.

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