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Coronavirus: Montréal veut éviter des réductions de service à la STM

Coronavirus STM
Un train passe dans le métro sur la ligne orange. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que les revenus des sociétés de transport à travers le pays écopent de la pandémie du coronavirus, la Ville est en quête de solutions afin d’éviter que la Société de transport de Montréal (STM) n’ait à réduire son offre de service de façon permanente.

Selon des prévisions de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), les sociétés de transport de la région de Montréal pourraient perdre plus de 75 M$ en revenus au cours du mois d’avril. Cette situation est directement reliée à la baisse d’achalandage de 80 à 90% du transport en commun qu’a entraîné la pandémie de coronavirus. 

«Cette situation devrait continuer au mois de mai», entrevoit d’ailleurs le conseiller indépendant de Snowdon, Marvin Rotrand. L’ancien vice-président du conseil d’administration de la STM craint même que «des années» soient nécessaires avant que l’achalandage du transport en commun à Montréal et ailleurs au pays revienne à ce qu’il était avant la pandémie de coronavirus.

Questionné par Métro, le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a reconnu que la crise du coronavirus vient bousculer les prévisions budgétaires de la STM.

«On travaille avec la STM et l’ARTM pour [réviser] les prévisions de revenus, mais effectivement, comme c’est le cas à Toronto et à Vancouver, les revenus, tels que prévus et tel que budgétés, ne seront pas là», a-t-il déclaré en marge d’une conférence de presse sur le rapport financier 2019 de la Ville. 

«On est en train de revoir le financement [de la STM].» -Benoit Dorais, président du comité exécutif

Moins de fréquence

À Vancouver, la société de transport TransLink envisage de procéder à des coupures drastiques dans l’offre de service de son réseau du métro et de bus alors que ses pertes financières quotidiennes se chiffrent à 2,5 M$.

À Montréal, la STM a récemment procédé à une réduction de la fréquence de 20% sur son réseau de bus et de métro aux heures de pointe en raison de la baisse de son achalandage. M. Dorais assure toutefois qu’il s’agit d’une situation temporaire.

«Il y a une marque de commerce de notre administration, qui est de favoriser le transport en commun. Donc, c’est sûr et certain qu’on va vouloir maintenir un service de qualité. On ne fera pas d’économies là-dessus», a-t-il affirmé. 

L’expert en planification des transports, Pierre Barrieau, estime d’ailleurs que la STM devrait ramener son offre de service à ce qu’elle était avant la crise dès les prochains jours alors que certains commerces ouvrent de nouveau leurs portes progressivement. C’est notamment les cas des garages et des pépinières.

«À partir de la semaine prochaine, avec la reprise de plusieurs secteurs, [la STM] n’aura pas le choix de reprendre la fréquence qu’elle avait pour préserver moindrement la distanciation sociale», évoque-t-il. 

La STM a d’ailleurs entamé des discussions avec le milieu des affaires et la santé publique afin de trouver des moyens d’adapter le principe de la distanciation sociale à la réalité du transport collectif.

Financement de la STM

Face à cette situation, Marvin Rotrand presse la Ville de faire pression sur le gouvernement fédéral afin que celui-ci bonifie l’aide financière aux sociétés de transport à travers le pays. L’Association canadienne du transport urbain (ACTU) demande d’ailleurs à Ottawa de débloquer 400 M$ par mois à cet égard.

«Les villes ont des pouvoirs très limités. Ce que la Ville devrait faire, c’est de s’unir avec les autres villes pour faire pression sur le gouvernement fédéral», estime l’élu. Ce dernier a d’ailleurs envoyé une résolution à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, afin de lui demander de soutenir la demande de l’ACTU. 

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