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La santé publique aux aguets dans l’Est de Montréal

L'Est de Montréal
Photo: 123RF

Les autorités sanitaires s’activent dans l’Est-de-l’Île, la région où la COVID-19 fait le plus de morts par 100 000 habitants à Montréal. Pour la santé publique, il faut garder un œil sur les trois secteurs «chauds» de la région: Rivière-des-Prairies, Saint-Michel et Mercier-Est.

Au Canada, Montréal demeure de loin la ville la plus touchée par le coronavirus. Les 17 000 cas confirmés dans la métropole dépassent le total de toutes les provinces du pays, sauf l’Ontario.

À l’Est de Montréal, le nombre de cas a dépassé les 2000. Mais c’est le taux de mortalité dans la région qui le place en bien mauvaise position par rapport aux autres territoires de l’agglomération.

Au moment d’écrire ces lignes, la proportion de décès pour 100 000 personnes frôlait les 90 sur le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Selon la directrice des activités de santé publique du CIUSSS, Julie Provencher, c’est la situation dans les quartiers Saint-Michel et Rivière-des-Prairies qui a attiré toute l’attention du réseau de la santé au cours de la dernière semaine.

«Nos actions sont davantage là. Et aujourd’hui des données sont sorties sur Mercier-Est, qui se dissocie aussi un peu du reste du territoire», souligne-t-elle.

Dans son ensemble, l’Arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve comptait aux dernières nouvelles près de 1300 cas de COVID-19 et 153 morts. Les Arrondissements Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension dépassaient aussi les 1200 cas.

Tester, tester, tester

Mandaté par la santé publique d’étudier les éclosions observées à RDP et Saint-Michel, le CIUSSS a depuis mis en place des unités de dépistage mobile adressées aux personnes symptomatiques. L’objectif: faire la lumière sur les points chauds de la région.

Des autobus de la STM chargés de se déplacer pour tester la population symptomatique font aussi partie des mesures mises en place par la Ville. Ils se chiffreront à «cinq ou six», et certains se déplaceront à travers l’Est, affirme Mme Provencher.

«On va aider la direction régionale [de la santé publique] à trouver les quartiers chauds. Ces autobus pourront rejoindre autant les personnes symptomatiques que les personnes asymptomatiques qui auraient eu des contacts étroits avec des premiers répondants, des travailleurs de la santé…», indique-t-elle.

«Ça vient élargir la stratégie de dépistage», ajoute-t-elle.

Les autorités de santé publique souhaitent désormais comprendre les origines de la propagation dans l’Est. «Le même chiffre peut vouloir dire deux choses différentes», convient Mme Provencher.

«C’est sûr que ça ne surprend personne que, selon le revenu moyen des ménages, on voit un pourcentage de population moins bien nanti qui est plus touché. Ça nous ramène à l’accès au logement, au besoin de prendre le transport en commun.» – Julie Provencher, directrice des activités de santé publique du CIUSSS de l’Est-de-l’Île de Montréal

L’ombre du déconfinement

Avec la réouverture des commerces et des écoles, qui se fera le 18 mai à Montréal, Julie Provencher martèle qu’il demeure primordial de suivre les règles.

Selon la responsable de la santé publique sur l’Est-de-l’Île, il faut continuer à garder le 2m de distance, à se laver les mains et à tousser dans son coude. Le masque protège les autres, dit-elle, et ne doit être porté au détriment des autres mesures de protection.

La vie reprend, et le CIUSSS souhaite plus que jamais attirer l’attention de la population sur ses centres de tests. «Il faut rejoindre, dans toutes les langues possible et de toutes les façons possible, autant les commerces que les citoyens. Ils peuvent aller se faire dépister s’ils ont des symptômes», indique Mme Provencher.

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