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Stationnement à Outremont: un moratoire recommandé pour «faciliter le dialogue»

stationnement Outremont
Avec sa refonte du stationnement, l’arrondissement entend engranger au moins 400 000$ par année. Photo: Zacharie Goudreault/ Métro

Alors qu’un nouveau rapport suggère d’imposer un «moratoire partiel» sur l’application du nouveau règlement sur le stationnement dans Outremont, des citoyens et des élus somment l’arrondissement de s’engager à respecter les recommandations de la firme externe qu’il a lui-même mandatée.

Dans un rapport paru mardi soir, l’organisme Convercité recommande – pour «sortir d’une dynamique de confrontation» – la tenue d’un moratoire partiel de 12 mois sur la politique de stationnement, «le temps de faire les études nécessaires» sur l’offre et la demande de stationnement, ainsi que les impacts qu’auront des projets comme le campus MIL ou le Réseau express métropolitain (REM).

Cela impliquerait évidemment un retour «à un certain nombre de places non-tarifées», de façon provisoire, ajoute l’OBNL. Ce dernier estime par ailleurs que la création d’un «comité consultatif» est nécessaire pour apaiser les tensions. Élus, employés municipaux, citoyens, commerçants, écoles et institutions auraient alors pour mandat de réviser le règlement et de faire un suivi auprès de la population.

«Le maire Philipe Tomlinson ne s’est même pas avancé sur quoi que ce soit, et il nous dit que ça prendra des semaines à définir. Ça va faire un an qu’on débat pourtant de cette situation», dénonce l’Outremontois et citoyen engagé Marc Poulin, en entrevue avec Métro.

«On est très déçus de voir que le déni de l’implication citoyenne se poursuit, même après un rapport assez accablant. On va continuer de mettre de la pression pour qu’il y ait une vraie prise en compte de nos intérêts.» -Marc Poulin

Il affirme que l’arrondissement n’a jamais eu l’intention d’écouter ou d’appliquer les recommandations du rapport. «Ce n’est pas pour rien que la direction a choisi de ne pas mandater l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM)», accuse le résident.

Outremont veut «répondre à l’urgence»

Si elle demeure en vigueur, la politique rendrait l’ensemble des cases de stationnement sur rue payantes dans Outremont. L’arrondissement entend réinvestir tous les revenus, évalués à 400 000$, dans des mesures de verdissement. Le coût d’une vignette variera entre 100 et 140$ par mois, en fonction de la grosseur du moteur.

«Comme de nombreux citoyens, nous avons la volonté d’agir rapidement pour répondre à l’urgence climatique et aux problématiques de stationnement dans l’arrondissement», explique le maire d’Outremont, Philipe Tomlinson, dans une déclaration écrite envoyée à Métro.

«Nous prenons acte du rapport et nous procéderons à l’analyse de chaque recommandation durant les prochaines semaines.» -Philipe Tomlinson, maire d’Outremont sous la bannière de Projet Montréal

L’élu ajoute que le rapport de Convercité «confirme la volonté des citoyens de continuer à prendre part aux bonifications de ce règlement». «Nous sommes assurément devant une opportunité d’améliorer les processus consultatifs d’Outremont, qui nous permettront d’atteindre l’objectif commun d’accélérer la transition écologique de l’arrondissement», dit-il.

L’opposition appelle Plante à intervenir

Pour le conseiller de l’opposition officielle dans le district de Robert-Bourassa, Jean-Marc Corbeil, l’attitude de l’administration d’Outremont est «antidémocratique» depuis le début.

«On ne s’attend pas du tout à ce que ce soit appliqué. Le maire a dit lui-même hier, en séance extraordinaire, qu’il entendait réviser le plan seulement à la fin de l’année. Il ne montre aucune ouverture», dénonce l’élu, pour qui le plan de stationnement est surtout économique, et non écologique.

«C’est une occasion pour l’administration de montrer sa bonne foi, et de permettre une certaine ouverture avec les citoyens.» -Jean-Marc Corbeil, conseiller de Robert-Bourassa

Il presse la Ville de Montréal, et sa mairesse Valérie Plante, de faire pression sur le cabinet de M. Tomlinson, afin de ramener celui-ci à l’ordre. «On se doit d’intervenir, sinon la consultation publique va être carrément balayée du revers de la main», martèle M. Corbeil.

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