Relance économique: Montréal dévoile un plan de 22 M$
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dévoilé mercredi un plan de relance économique de 22 M$ pour aider les entreprises à se relever de la crise du coronavirus. Elle demande aussi officiellement à Québec de l’autoriser à avoir un budget déficitaire.
Mme Plante a présenté mercredi après-midi les grandes lignes du «Plan de relance économique de Montréal». Ce document, qui compte plus de 70 pages, présente 20 mesures que la Ville entend mettre en application afin de contribuer au redressement économique de la métropole au cours des six prochains mois. La Ville présentera ensuite une deuxième phase de ce plan, dont le contenu dépendra de l’évolution de la crise sanitaire.
«Après la mise sur pause de la ville, nous devons relever un défi de taille, celui d’assurer la relance efficace de l’économie de la métropole, tout en assurant la santé financière de la Ville et celle de la population», a évoqué la mairesse en conférence de presse.
Ce plan prévoit des investissements de 22 M$ de la part de la Ville, qui tire ces fonds de l’entente «Réflexe Montréal» qui l’unit à Québec. Ce montant permettra notamment d’offrir de l’aide aux commerces affectés par un lourd endettement en raison de la crise du coronavirus et de financer les sociétés de développement commercial de la métropole. Le plan prévoit aussi de l’aide financière aux startups de même qu’aux salles de spectacles et aux cinémas indépendants.
Surtout des subventions
Dans les dernières semaines, plusieurs mesures d’aide annoncées aux entreprises ont pris la forme de prêts. La Ville entend toutefois maintenant prioriser l’aide directe aux commerçants.
«Dans le plan actuel, l’essentiel de l’aide aux entreprises sont des subventions parce qu’à un moment donné, il y a un maximum d’endettement que les entreprises peuvent supporter», a indiqué M. Rabouin.
Cette aide financière demeure toutefois bien peu, considérant les répercussions majeures de la crise sur les commerces de la métropole depuis le mois de mars, indiquent les principaux concernés.
«Dans ce contexte-ci, il n’y a aucune aide qui sera suffisante pour l’ampleur de la crise présentement», laisse tomber le président de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal, Billy Walsh. Ce dernier salue toutefois l’effort de la Ville, dont la situation financière écope déjà grandement de la crise sanitaire.
Locaux vacants
Alors que la crise sanitaire pourrait entraîner la fermeture de nombreux commerces, le plan de relance économique de Montréal prévoit aussi plusieurs mesures pour s’attaquer au phénomène des locaux commerciaux vacants. Un phénomène qui «prend de l’ampleur», particulièrement au centre-ville de Montréal, souligne le document.
À cet égard, l’administration entend notamment créer un registre des locaux vacants et mettre en place «une stratégie d’acquisition collective» de ces espaces commerciaux. Ceux-ci pourraient ensuite servir, par exemple, à accueillir des projets éphémères mis de l’avant par des entreprises d’économie sociale ou culturelle. Ils pourront aussi servir à des entrepreneurs voulant tester un modèle d’affaires sans prendre trop de risques.
«L’utilisation des locaux de façon éphémère est une bonne façon de tester si un projet est viable […] Ça permet d’adapter l’urbanisme de la ville à la réalité des commerçants», souligne M. Walsh.
Budget déficitaire
La Ville interpelle aussi Québec pour lui demander d’accorder un crédit d’impôt aux Montréalais pour «les aider à payer leurs taxes municipales». Elle presse aussi Québec de lever l’obligation pour Montréal de présenter un budget équilibré afin qu’elle soit en mesure de mettre en place d’autres assouplissements fiscaux.
«Pour nous, c’est effrayant de penser que Projet Montréal va pouvoir avoir ce droit parce qu’au cours des trois dernières années, en pleine période de croissance économique, ils ont eu de la difficulté à gérer les finances de la Ville de Montréal. On ne peut pas imaginer de leur permettre de présenter un budget déficitaire», a répliqué mercredi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, pour sa part, presse Québec de répondre aux demandes de la Ville.
«On ne peut pas prendre Montréal pour acquis», a réagi l’analyste principal des politiques à la FCEI, Gopinath Jeyabalaratnam.