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Accessibilité: des lacunes dans le transport adapté de l’Université de Montréal

transport adapté Université de Montréal
Photo: Archives | Denis Beaumont/Métro

Plusieurs étudiants en situation de handicap déplorent des lacunes dans l’offre de transport adapté sur le site de l’Université de Montréal (UdeM), qui continue de s’élargir et de desservir une clientèle croissante. Une situation qui leur cause bien des maux de tête.

Depuis plus de dix ans, l’UdeM offre un service de transport adapté à ses étudiants à mobilité réduite. De septembre à mai, un chauffeur s’occupe ainsi d’assurer leurs déplacements dans un véhicule adapté entre les différents pavillons du vaste campus, incluant les résidences étudiantes. Il effectue environ 1800 déplacements par année.

Le 7 juillet, l’établissement a lancé un avis d’appel d’offres pour trouver un nouveau fournisseur pour offrir ce service à la rentrée, le dernier contrat de cinq ans étant terminé.

«Devant le nombre croissant d’étudiants, il est devenu impérieux de maintenir un tel service compte tenu de l’étendue du campus et de la difficulté d’accéder à certains pavillons», indique l’avis.

Manque de service

L’avis d’appel d’offres fait aussi état d’une «augmentation accrue» de la demande pour ce service de transport adapté. Une situation qui peut causer des retards dans les déplacements, selon divers témoignages, en plus de forcer l’établissement à devoir «privilégier certains étudiants au détriment de d’autres compte tenu de la croissance».

Or, contactée par Métro, l’UdeM a confirmé que ce nouveau contrat de cinq ans ne prévoit pas faire appel aux services de plus d’un chauffeur. Le casse-tête des étudiants à mobilité réduite de l’établissement demeure donc entier.

«Ça fait quatre ans que je suis à l’Université de Montréal et ce que je constate, c’est qu’en début de session, le chauffeur se débrouille, mais ça devient plus complexe en mi-session et en fin de session […] C’est sûr que le chauffeur va être dans le jus», soulève à Métro Simon Phaneuf. L’étudiant à mobilité réduite est aussi président du groupe Handicap accompagnement regroupement recherche et projet (HARRP), qui vise à sensibiliser l’établissement sur les enjeux d’accessibilité universelle sur son campus.

Une situation qui ne surprend pas le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, bien au fait des lacunes dans l’offre de transport adapté dans ce secteur.

«Je connais des membres qui ont été étudiantes à l’Université de Montréal et qui arrivaient souvent en retard à leurs examens», souligne sa présidente, Linda Gauthier. Plusieurs étudiants de l’UdeM contactés par Métro ont d’ailleurs fait part de mésaventures similaires au bout du fil.

«Ce n’est pas acceptable. Je comprends pas pourquoi ce secteur est aussi mal desservi [en transport adapté].» -Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ

Plage horaire du transport adapté

Parmi les lacunes observées, des étudiants en situation de handicap déplorent l’absence d’offre de service après 16h30. Or, plusieurs d’entre eux ont des cours le soir. Ils doivent alors se tourner vers le service de transport adapté de la Société de transport de Montréal (STM).

«C’est sûr qu’on peut prendre le transport adapté de la STM pour se rendre, mais il faut attendre au moins 30 minutes sur place [avant que le chauffeur arrive], donc c’est beaucoup plus compliqué», indique M. Phaneuf.

L’avis d’appel d’offres de l’UdeM fait d’ailleurs état de «délais étant beaucoup trop longs» pour utiliser le service de transport adapté de la STM. Contactée par Métro, cette dernière se dit ouverte à «évaluer comment notre offre de service pourrait mieux répondre aux besoins de déplacements de ses étudiants».

Plus de chauffeurs réclamés

Entre temps, plusieurs étudiants pressent l’université d’augmenter le nombre de chauffeurs qui offrent son service de transport adapté privé et d’élargir la plage horaire de celui-ci.

«On aimerait vraiment qu’il y ait plus d’heures offertes aux étudiants et on veut que le chauffeur soit moins rushé […] On le voit dans son visage qu’il est souvent stressé parce qu’il a beaucoup d’étudiants à servir en même temps», constate Sophie Forest, qui se déplace en fauteuil roulant.

Dans un courriel à Métro, la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, a reconnu qu’il peut arriver, «à certaines occasions», qu’il y ait des retards dans le service de transport adapté de l’établissement. «Nous n’avons pas reçu de plainte officielle à ce sujet l’an dernier», assure-t-elle toutefois. Elle invite donc les étudiants qui ont des «doléances» à faire concernant ce service à communiquer directement avec l’établissement.

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