Des employés du réseau de la santé montréalais demandent des primes pour tous
Épuisés et craintifs face à une potentielle deuxième vague de la pandémie, des employés du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) demandent au gouvernement de François Legault des primes de 1000$ universelles pour tous les employés du réseau de la santé.
Quelques dizaines de personnes se sont assemblés jeudi au site Glen du centre hospitalier montréalais. Ils dénoncent une «iniquité» dans le versement de ces prestations aux employés à temps plein du réseau public.
«Dans le réseau de la santé, il y a 250 types d’emplois. Cette prime-là couvre à peine 20% de nos employés», affirme le vice-président du syndicat des employés du CUSM Martin Vadnais.
Tous les employés en santé, qu’ils soient aux cuisines ou aux soins intensifs, ont accès depuis le début de la pandémie à une prime salariale de 4%.
Lancée en mai, la prime de 1000$ s’adresse, elle, à la portion des employés «qui œuvrent à temps plein pour lutter contre le virus»: le personnel infirmier, les inhalothérapeutes, les préposés aux bénéficiaires, les auxiliaires, les aides de service et les préposés à l’entretien.
En théorie, le ministère de la Santé et des Services sociaux investit «près de 70 M$» par mois dans cette prestation.
«Tous à risque»
«On a un collègue aux transports qui a attrapé la COVID-19 et a été jusque dans le coma. Pourtant, il n’a même pas droit aux primes», s’insurge M. Vadnais.
Employé à l’entretien du CUSM, Dimitrios Papadolias évoque un double-discours à Québec. «Ils disent que nous sommes tous des services essentiels, mais choisissent qui l’est et qui ne l’est pas», lance-t-il.
«Tout le monde a la peur au ventre, tout le monde est à risque. Mais pour le gouvernement Legault, ce risque n’est pas égal pour tout le monde.» – Martin Vadnais, vice-président du syndicat des employés du CUSM Martin Vadnais
L’ombre de la seconde vague
L’arrivée potentielle d’une deuxième vague de la pandémie dans les hôpitaux sème l’inquiétude chez les employés de l’hôpital, qui ont déjà vu les dégâts que peut provoquer la COVID-19.
«J’ai travaillé une semaine aux soins intensifs, j’avais peur. J’étais fatigué physiquement, mentalement», relate M. Papadolias.
Venus en appui à leur collègues, deux employés du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) évoquent une «perte de confiance» envers le gouvernement.
«Pendant la première vague, on a vu que le gouvernement nous avait menti par rapport à la gestion de l’équipement, par rapport aux augmentations salariales des préposés», souligne Bruno-Pierre Guillette, employé des cuisines du CHUM.
Un avis partagé par Martin Vadnais. «On n’est pas encore prêts. Le ministre de la Santé ne peut même pas offrir de masques N95 à tout le monde. Pour s’assurer de ne pas avoir le quart du personnel infecté, ça serait important d’avoir l’équipement adéquat», exige-t-il.