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Relance économique: pas assez d’employés au centre-ville

centre-ville Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les employeurs et Québec doivent inciter un plus grand nombre d’employés à retourner travailler dans les tours à bureaux du centre-ville afin d’assurer sa relance économique, plaide la Ville, qui demande que le cœur de la métropole soit considéré comme un secteur économique distinct.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a présenté mardi avant-midi une mise à jour de la relance économique de la métropole.

«C’est vrai que ça a été un coup dur la COVID, mais on va se relever. C’est déjà parti», a affirmé Mme Plante en conférence de presse à l’hôtel de ville.

Au mois d’avril, l’économie de la région métropolitaine a atteint un creux. Le niveau d’emploi a alors chuté de 18% par rapport au mois de février. Une note économique de Montréal International rendue publique mardi fait toutefois état d’une reprise considérable du marché du travail dans les derniers mois. Plusieurs secteurs qui avaient écopé des mesures de distanciation sociale et physique, comme le milieu de la culture et du commerce du détail, ont notamment repris du galon dans la région.

Le relance économique a ainsi permis de limiter la baisse du niveau d’emploi dans le Grand Montréal, chiffrée à 5,7% entre les mois de février et de juillet. La métropole a ainsi connu une reprise de son marché du travail plus forte que l’ensemble des 19 autres grandes villes canadiennes et américaines analysées par Montréal International, à l’exception de Phoenix, en Arizona.

Deuxième vague

La reprise économique s’opère toutefois à géométrie variable pour les commerçants, certains peinant plus que d’autres à faire remonter leur chiffre d’affaires.

«L’été s’est somme toute bien passé pour certains, mais pour d’autres, ça a été plus difficile», a relevé la mairesse. Elle a notamment donné l’exemple des restaurants et des tenanciers de bars, durement touchés par la crise sanitaire.

De nombreux commerçants appréhendent d’ailleurs déjà une deuxième vague du coronavirus, à laquelle Québec se prépare.

«Ce virus n’est pas encore complètement sous contrôle et on doit s’attendre à vivre une situation difficile tant qu’on n’aura pas un vaccin.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Relance du centre-ville

En juillet, la Ville a présenté un plan de relance du centre-ville misant entre autres sur la création de terrasses publiques et d’activités culturelles pour attirer plus de citoyens dans ce secteur. Force est de constater, toutefois, que le coeur de la métropole peine à se relever de la pandémie, notamment en raison du faible nombre de travailleurs ayant décidé de réintégrer les tours à bureaux du centre-ville.

«Nous devons trouver des moyens de rendre les citoyens confiants de se rendre au bureau», martèle le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. Celui-ci estime que moins de 10% des quelque 300 000 travailleurs du centre-ville ont réintégré leur bureau dans le secteur. Or, Québec permet une capacité maximale d’occupation des bureaux privés de 25% depuis la mi-juillet.

Pour faciliter l’atteinte de cette cible, le centre-ville de Montréal aura besoin de l’aide de Québec, qui devrait lui accorder un statut particulier, plaide M. Leblanc, qui estime que le secteur a besoin «d’aide supplémentaire».

«[Le centre-ville] supporte l’ensemble de l’écosystème économique au Québec. Il a besoin de plus de support des gouvernements», a aussi déclaré Mme Plante. La mairesse souligne d’ailleurs l’importance d’avoir une offre de transport en commun suffisante et «sécuritaire» dans le secteur.

Assouplissements fiscaux

«Il faudra trouver comment on peut toucher aux taxes [municipales]. On sait que le centre-ville est l’endroit où les commerçants sont les plus taxés», réclame pour sa part le porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique, Aref Salem.

À cet égard, la Ville presse plutôt Québec d’accorder des assouplissements fiscaux à certaines entreprises montréalaises affectées par la pandémie. Ceux-ci pourraient prendre la forme de crédits d’impôt afin de «donner de l’oxygène» à certains secteurs, a-t-elle précisé en marge de la conférence de presse.

«Pour beaucoup de monde, la rentrée ne sera pas facile. Les taxes foncières ont été reportées à deux reprises, mais il y a aussi les baux que devront payer les commerçants. Donc, assurément, ça nous prend de l’aide», a conclu Mme Plante.

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