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Une motion réclame plus de personnes racisées aux élections municipales

Montréal centre-ville
Le centre-ville de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Des organismes communautaires demandent aux partis politiques municipaux de présenter plus de candidatures de personnes racisées aux prochaines élections municipales de 2021. 

Pour l’heure, on compte 4 conseillers appartenant à des minorités visibles sur 65 au conseil municipal, indique le Centre de Recherche-Action sur les Relations Raciales (CRARR). 

Cela représente moins de 10%, et ce, alors que plus de 34% des Montréalais sont membres d’une minorité visible, comme l’indique Statistique Canada.

Lors du dernier recensement, la ville comptait entres autres plus de 10% de personnes noires (171 385 Montréalais), et plus de 7% de personnes arabes (122 185)

Sharon Nelson, première vice présidente de l’Association jamaïcaine de Montréal, déplore ainsi que dans certains districts où elles constituent presque la moitié de la population, les minorités visibles n’aient aucun élu issu de ces groupes. 

Pour elle, les barrières à la mise en candidature et à l’élection sont «très réelles.» 

Une motion qui pourrait changer la donne

Pour que les choses changent, les porte-parole d’organismes communautaires ont appuyé samedi une motion. Celle-ci a été présentée la semaine dernière par le Conseiller municipal du district de Snowdon, Marvin Rotrand. 

Elle demande notamment aux partis politiques de considérer des amendements à leurs règlements internes. Et ce, afin que le tiers de leurs candidats aux élections municipales soient des personnes racisées, de couleur ou d’origine autochtone. 

La motion rappelle au passage que les Montréalais membres de minorités contribuent à la prospérité et à la croissance de Montréal. 

«L’avenir de Montréal repose en grande partie sur l’intégration réussie des nouveaux arrivants, ainsi que sur la contribution de tous les Montréalais», peut-on y lire. 

Des motions similaires avaient été déjà adoptées en 2013 et 2016, comme le rappelle le CRARR. Mais les minorités visibles sont restées sous-représentées, déplore-t-il. 

«On ne peut pas continuer à adopter motion après motion sans passer aux actes. Comment peut-on ensuite avoir de la crédibilité dans la lutte contre la discrimination et le racisme?» – Marvin Rotrand, conseiller municipal 

Pour M. Rotrand, le statu quo n’est plus acceptable. 

Une faible représentativité qui a des conséquences

L’absence de diversité raciale au Conseil municipal a de sérieuses répercussions sur les priorités et les décisions du Comité exécutif et des commissions permanentes, estime le DG du CRARR, Fo Niemi. 

Selon lui, il est temps que les formations politiques prennent les moyens nécessaires pour assurer la participation des personnes racisées et autochtones. De la même façon qu’ils l’ont fait pour les femmes. 

Même son de cloche du côté de Max Stanley Bazin, porte-parole de la Ligue des Noirs. 

Selon lui, la sous-représentation des minorités visibles «mène à l’inaction». Il déplore également, «un manque d’imputabilité.». Et ce, dans la mise en œuvre de certaines mesures. Comme par exemple, l’accès à l’égalité dans l’emploi à la Ville. 

«Quand on n’est pas à la table décisionnelle, et sans aucune voix au Conseil, on n’a aucune influence réelle. Notre exclusion de la vie municipale, ça commence au Conseil.» -Max Stanley Bazin, Ligue des Noirs

Notons que la motion présentée par M. Rotrand sera mise au vote lors de la réunion du Conseil municipal du 16 novembre prochain. 

La Mairesse de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, Giuliana Fumagalli, appuie la motion. Tout comme la West Island Black Community Association et l’Association des Philippines de Montréal et des Banlieues.  

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