CUSM: Des compressions qui mettraient en péril la santé des patients
Les employés du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont manifesté mercredi midi contre les compressions budgétaires annoncées il y a quelques semaines.
La cinquantaine d’employés réunis devant l’Hôpital Général de Montréal craint que ces coupures se feront sur le dos des travailleurs et des patients. Au même moment, d’autres petites manifestations avaient eu lieu devant d’autres hôpitaux du centre.
Selon le Syndicat des employés du CUSM, la direction a notamment décidé d’économiser en mettant fin à l’équipe spécialisée dans la désinfection des lieux affectés par la bactérie C. difficile.
«C’est faire peur au monde», répond Richard Fahey, porte-parole du CUSM. Il a expliqué que cette équipe faisait partie d’un projet pilote. «Plutôt que d’avoir des proposés à l’entretien et une équipe pilote, on va demander aux préposés de faire le travail. Ça s’appelle augmenter son efficacité», a-t-il précisé.
Un rapport du ministère de la Santé sur la gestion financière du CUSM, déposé en décembre dernier, constate que le centre hospitalier pourrait souffrir d’un déficit de 61 M$ au 31 mars prochain. En y ajoutant les déficits non récurrents, le manque à gagner pourrait atteindre 115 M$ pour l’année 2012-2013.
Le CUSM vise malgré tout un retour à l’équilibre budgétaire pour le 31 mars 2014. Pour y parvenir, la direction entend effectuer des compressions de l’ordre de 50 M$.
«Toutes les directions, les missions, les cliniques, les administrations ont eu des objectifs d’optimisation, d’amélioration de la performance», a expliqué M. Fahey. Il ajoute qu’il n’est pas question de couper dans les soins, mais plutôt d’améliorer notre niveau d’efficacité et de performance.
Le syndicat ne conteste pas qu’un redressement budgétaire s’impose. «Mais pourquoi cibler at large [sic], se questionne Paul Thomas, président du Syndicat des employés. Faut que les correctifs soient au bon endroit, a indiqué le président du Syndicat, Paul Thomas. On veut discuter des cibles. »
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Le syndicat souhaite s’entretenir avec Danielle McCann de l’agence de la santé et des services de Montréal et avec le docteur Michel Bureau, accompagnateur du CUSM qui a été nommé par le ministère de la Santé pour faire le ménage dans la situation financière de l’établissement.
Le syndicat dénonce aussi le fait que la direction refuse de discuter du ratio cadre-salarié. M. Thomas soutien que le CUSM emploie 92 cadres de plus que le Centre Hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) alors que leur clientèle se compare. «À 100 000$ par année, c’est 9,2 M$», a-t-il affirmé.
M. Fahey assure que le taux d’encadrement au CUSM est de 5%. «C’est un ratio comparable à d’autres institutions, on est dans la moyenne», a-t-il dit. Il ajoute qu’il y a davantage de cadres que les dernières années, mais cela s’explique par l’équipe engagée sur une base temporaire qui s’occupe de la transition vers le site Glen.