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La STM réduit ses dépenses, mais maintient son niveau de service

Un bus de la STM
Un bus de la STM Photo: Pablo Ortiz/Métro

La Société de transport de Montréal devra piger dans ses surplus et réduire ses dépenses l’an prochain pour faire face à la pandémie. Ses usagers bénéficieront toutefois de la même offre de service.

La STM a rendu public lundi son budget 2021, qui s’élève à environ 1,54 G$. Celui-ci s’inscrit dans un contexte bien particulier, alors que la crise sanitaire a fait chuter l’achalandage de la société de transport de 90% pendant la première vague.

Après un regain à 40% du niveau pré-pandémie cet été, la clientèle a d’ailleurs de nouveau diminué cet automne en raison de la deuxième vague. L’achalandage des bus et du métro de la métropole se situe ainsi maintenant à 35% de son niveau d’avant la pandémie, explique le directeur général de la STM, Luc Tremblay, en entrevue à Métro. 

Pour faire face à cette situation, qui a réduit substantiellement les revenus ses revenus, la STM prévoit réduire ses dépenses de 9,5 M$ en 2021, soit de 0,6% par rapport à son dernier budget. Si cette baisse peut paraître négligeable, elle détonne avec les dernières années, où les dépenses de l’organisme ont plutôt connu une hausse presque continue pour répondre aux besoins croissants des Montréalais.

«On a vu ça peu de fois en 30 ans [une baisse du budget]», explique M. Tremblay.

«Avec la pandémie, c’est vraiment difficile. Après une crise sanitaire, on se retrouve dans une crise financière.» -Luc Tremblay, directeur général de la STM

La dette se creuse

Cet effort budgétaire fait écho à une exigence de l’Autorité régionale de transport métropolitain. Cette dernière a demandé à la STM de réduire ses dépenses 276 M$ sur trois ans en raison des impacts de la pandémie sur sa situation financière.

Afin d’atteindre cet objectif, la STM entend aussi piger dans ses surplus. Sa dette brute continuera également de croître pour atteindre près de 5 G$ en 2021, selon les prévisions de l’organisme. «On a gratté les fonds de tiroir», concède Luc Tremblay.

La STM ne prévoit toutefois réduire son offre de service, qui restera au niveau de 2019 l’an prochain.

«On aurait pu réduire drastiquement le service pour économiser. Ça aurait été plus simple, mais on n’a pas voulu faire ça», ajoute le directeur général. Une telle mesure aurait pu entraîner une baisse durable de la clientèle du transport collectif, ce qui aurait nuit à la STM à  long terme, estime-t-il.

«On doit préserver les acquis», ajoute M. Tremblay, qui souligne aussi l’importance d’offrir un service qui facilite le respect de la distanciation physique dans les bus et le réseau du métro.

Pas avant 2023

Il s’agit toutefois d’une offre de service inférieure à celle que la STM aurait voulu concrétiser l’an prochain. L’organisme entendait notamment augmenter la fréquence du métro à l’extérieur des heures de pointe afin que les clients n’aient jamais à attendre plus de cinq minutes sur le quai d’une station, a confié M. Tremblay.

«On ne croit pas maintenant qu’on pourra augmenter le service avant 2023», laisse-t-il tomber.

Par ailleurs, la STM maintiendra l’an prochain tous ses grands projets d’infrastructures déjà en cours. Ainsi, l’organisme maintient le cap sur le prolongement de la ligne bleue du métro, l’aménagement d’un service rapide par bus sur le boulevard Pie-IX et l’installation d’ascenseurs dans le réseau du métro, entre autres. Les 300 bus hybrides promis par l’administration de Valérie Plante feront aussi leur arrivée dans les garages de la STM en 2021, avec quelques mois de retard.

De nouveaux projets, qui devaient faire l’objet d’études l’an prochain, seront toutefois retardés. La STM a ainsi pu maintenir à 18 G$ la somme qu’elle prévoit investir d’ici 10 ans pour ses nombreux projets d’infrastructures. Il s’agit du même montant que celui évoqué lors de la présentation de son précédent budget, en novembre 2019. Or, la STM comptait bonifier ce plan «substantiellement», avant que la pandémie ne frappe.

«On prévoyait le hausser de quelques milliards», confie M. Tremblay.

À la fin du mois de septembre, Québec et Ottawa ont annoncé une aide financière totale de 1,2 G$ pour aider l’ensemble des sociétés de transport de la province à faire face à la pandémie. L’ARTM travaille actuellement à mettre à jour son «plan d’optimisation» en conséquence, a-t-elle indiqué à Métro mardi.

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