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Le budget 2021 de Montréal suscite des réactions diverses

budget Montréal Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, le président du comité exécutif, Benoit Dorais et le directeur général de la Ville de Montréal, Serge Lamontagne ont présenté le budget 2021 de la Ville de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Présenté ce matin par la mairesse Valérie Plante et le président du comité exécutif et responsable des finances, Benoit Dorais, le budget 2021 de la Ville de Montréal n’a pas tardé à faire réagir, en bien ou en mal.

Le budget de 6,167G$, équilibré grâce à l’aide de Québec et à un accroissement de la dette, reste conséquent, et cela malgré les conséquences financières de la pandémie de la COVID-19.

Si les mesures d’allégement fiscal envers les commerçants, le gel des taxes municipales ou encore la poursuite d’une transition écologique sont saluées, des réserves sont émises, notamment sur le financement du SPVM ou encore la tarification sociale.

Des cadeaux aux Montréalais bienvenus

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) avait recommandé au mois d’août dans le cadre de la consultation prébudgétaire de ne pas augmenter «le fardeau fiscal des particuliers et des entreprises au-delà de l’inflation durant cette période très difficile». Cette recommandation observée ravit donc la CCMM, qui «applaudit le gel des taxes municipales en 2020-2021» dans un communiqué. Pour le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, «le défi durant la prochaine année sera de préserver la qualité des services municipaux, tout en maintenant un environnement d’affaires prévisible, sans alourdir le fardeau fiscal ou le fardeau réglementaire des entreprises».

La Chambre se réjouit aussi de l’annonce d’un second plan de relance économique de 50M$ qui sera présenté en 2021: «Il faudra une intervention de tous les ordres de gouvernement pour réussir la relance », a conclu Michel Leblanc.

De son côté, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est déclarée satisfaite du budget présenté par la Ville de Montréal, notamment en ce qui concerne les mesures et le «répit fiscal» accordé aux PME.

«Dans un contexte où 75 % des PME montréalaises n’ont pas encore retrouvé leur niveau normal de ventes, une pause fiscale est la voie à privilégier. De plus, grâce à la bonification de la mesure des taux différenciés, les propriétaires de petites entreprises de proximité pourront bénéficier d’un allègement fiscal. C’est vraiment une bonne nouvelle qui arrive à point nommé pour nos entrepreneurs et cela aidera certainement leur moral très éprouvé par la crise», déclare le vice-président Québec à la FCEI, François Vincent dans un communiqué.

Même son de cloche du côté de l’Association des SDC de Montréal (ASDCM) où les mesures d’allégements fiscaux pour les commerçants de ce budget 2021 ont été accueillies favorablement. «C’était la bonne décision à prendre», a réagi Caroline Tessier, directrice générale de l’ASDCM. «Ces mesures concrètes vont permettre d’économiser des milliers de dollars au propriétaire des immeubles non résidentiels qui vont se répercuter sur les commerçants».

Aller plus loin

Mme Tessier re réjouit que la Ville ait suivi les recommandations du Rapport Cormier pour le plan commerce de Montréal émis en 2018 en ce qui concerne la réduction du fardeau fiscal non résidentiel.

Caroline Tessier attend maintenant d’autres mesures en ce qui concerne le second plan de relance économique de 50M$ que promet la Ville. Elle espère que ce plan apportera des mesures concrètes pour les commerçants du centre-ville de Montréal, fortement touchées par la pandémie.

«C’est bien de mettre ces mesures en place, mais ces mesures doivent être adaptées à la réalité du centre-ville, que ce soit au niveau de la réalité foncière, ou de l’achalandage qui a fortement baissé avec la pandémie»

Pour la directrice générale de l’ASDCM, «cette responsabilité ne peut reposer qu’entre les mains de la Ville de Montréal».

«C’est impossible que la Ville puisse soutenir les commerçants du centre-ville à la hauteur dont ils ont besoin. On a besoin d’une aide du fédéral et du provincial pour y arriver.»

Concernant ce plan de relance, la FCEI souhaite que l’administration municipale saisisse l’occasion pour dévoiler un volet sur l’allégement réglementaire et administratif.

«En diminuant la paperasserie et en améliorant la prestation des services, Montréal peut offrir, sans que ça lui coûte un cent, un cadeau d’une très grande valeur aux petites entreprises: du temps !», conclut M. Vincent, estimant que la Ville de Montréal pourrait envoyer «un message fort» au milieu des affaires montréalais.

Une relance verte saluée

La Ville de Montréal garde en tête son plan climat 2020-2030 en investissant prés de 4,7 M$ pour le bureau de la transition écologique et de la résilience.

Les porte-parole de la Fondation David Suzuki ont réagi favorablement au maintien du cap de la ville de Montréal sur une relance verte «malgré les pressions exercées sur les finances municipales par la pandémie».

Un enthousiasme partagé par Greenpeace pour qui ce budget 2021 est «un testament qu’une relance juste et verte est non seulement possible, mais une occasion à saisir.»
L’organisation se réjouit particulièrement de l’augmentation des espaces verts et de la biodiversité, du Réseau Express Vélo, de la priorisation des transports collectifs ou encore de l’augmentation de la capacité de compostage.

Victime de leur succès pendant la pandémie, La Ville de Montréal a annoncé 220,4 M$ pour entretenir et réaménager les grands parcs de la métropole. 289,7 M$ ont aussi été alloués à l’acquisition de milieux naturels avec pour but de faire passer de 6,3 à 10% la portion du territoire protégée sur l’île de Montréal.

L’organisation se dit aussi dans l’attente du plan climatique de la ville, afin de juger du respect de son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030.

Des réserves sur le social

Autre volet important du budget 2021 qui était aussi une promesse de la mairesse Valérie Plante, la mise en place d’un système de tarification sociale offrant la gratuité des services de la STM aux aînés et aux enfants. Cette promesse sera tenue en partie avec une augmentation des réductions observés pour les aînés et une gratuité pour les enfants.

Pour le président de Trajectoire Québec, François Pépin ce volet du budget est plutôt surprenant dans la mesure où l’Autorité régionale de transport métropolitain n’a pas encore donné son accord formel: «C’est un peu contradictoire de proposer quelque chose dans le budget alors que l’autorité qui a pleine juridiction au niveau de la planification n’a pas encore même commencé ses consultations sur le sujet».

Des tarifs réduits existent déjà pour les aînés et les étudiants, mais cela n’est pas vraiment la définition de la tarification sociale pour M. Pépin. «La vraie tarification sociale c’est une tarification sociale basée sur les revenus pour aider les gens à faibles revenus pour améliorer leur accessibilité au transport collectif afin qu’ils puissent vaquer à leurs occupations, mais surtout travailler.», déclare t-il.  Il précise que l’association va participer au processus de consultation que l’ARTM va lancer début 2021 sur la tarification sociale.

Du côté du logement, les 107 M$ sur 10 ans pour l’acquisition de terrains pour des logements sociaux est une «bonne nouvelle» pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) qui appelle néanmoins à des investissements supplémentaires de la part du gouvernement provincial.

«Police partout, Justice nulle part!»

Après des derniers mois secoués par les manifestations contre le profilage racial et les appels au définancement du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), la mairesse Valérie Plante n’a finalement pas révisé le financement du corps de police. Le budget du SPVM se verra augmenter de 14,6M$ pour un total de 679,1M$.

Une quinzaine de manifestants de la coalition «Defund the police» étaient présents à la présentation du budget de la ville ce matin au Marché Bonsecours. Les militants ont notamment demandé à la Ville d’enlever 300 millions du budget alloué au SPVM pour le réinvestir dans la communauté.

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