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Dette de la STM: Valérie Plante s’oppose à une réduction du service

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, estime qu’il serait «dangereux» de réduire l’offre de service de la Société de transport de Montréal (STM) afin de redresser ses finances, comme le propose l’opposition officielle à l’hôtel de ville.

Dans un reportage paru la semaine dernière, Métro a analysé la gestion des finances de la STM. Malgré le contexte de la pandémie, cette dernière conserve actuellement un niveau de service similaire à ce qu’il était avant la pandémie. L’organisme a ainsi continué d’avoir recours de façon massive aux heures supplémentaires cette année, en plus d’accorder une hausse salariale d’environ 9000$ à son directeur général, Luc Tremblay, qui empochera ainsi plus de 461 000$ cette année.

Une dette croissante à la STM

En parallèle, la dette nette de la STM connaît une forte croissance. Celle-ci devrait ainsi passer de 1,2 G$ actuellement à plus de 3 G$ d’ici 2030, selon un rapport de la Commission sur les finances de la Ville. Une situation qui préoccupe la mairesse de Montréal.

«On regarde ça de très près parce qu’on doit trouver un juste équilibre», évoque-t-elle en entrevue de fin d’année à Métro.

Mme Plante refuse toutefois d’envisager une réduction du service à la STM, comme l’a proposé la semaine dernière le parti Ensemble Montréal, en réaction à notre reportage. Son chef intérimaire, Lionel Perez, a notamment évoqué l’idée de réduire la fréquence de certaines lignes de bus peu achalandées. La STM pourrait ainsi réaliser des économies tout en réduisant son recours aux heures supplémentaires, a-t-il fait valoir.

«Je refuse, comme l’opposition l’a fait, de dire qu’on va sacrifier le transport collectif. Je trouve que c’est dangereux et que c’est problématique [de proposer ça] quand on pense à nos objectifs de réduire l’étalement urbain et de diminuer nos gaz à effet de serre», réplique Mme Plante.

Coûts d’exploitation

La mairesse croit plutôt que la Ville doit continuer de faire pression pour tenter de convaincre Québec et Ottawa de financer les coûts d’exploitation du transport en commun. Actuellement, les deux principaux paliers de gouvernement contribuent au financement de nouvelles infrastructures de transport en commun, comme le prolongement de la ligne bleue du métro. Les coûts de fonctionnement et d’entretien du réseau reposent toutefois en bonne partie sur les municipalités, à l’extérieur du contexte de la pandémie.

Or, les coûts d’exploitation du transport collectif sont en forte croissance dans le Grand Montréal. Selon une prévision réalisée l’an dernier par la Communauté métropolitaine de Montréal, que préside Mme Plante, ils devraient croître de plus de 7% par année pour atteindre 5,7 G$ en 2028.

«Pour vous donner un exemple, à New York, ils ont investi dans des projets de développement, mais très peu dans l’entretien. Et là, ils vivent une crise majeure parce que l’entretien n’a pas été fait dans le réseau initial», illustre Mme Plante.

En 2017, le gouverneur général de l’État de New York, Andrew Cuomo, a déclaré un état d’urgence en lien avec le piètre état du réseau du métro et de chemin de fer de la région. Le décret faisait notamment état de «divers déraillements de métro», d’interruptions de service «importantes» et d’un réseau saturé. Des investissements massifs ont depuis été planifiés, notamment pour rénover le réseau du métro de New York.

«Il va falloir que les gouvernements supérieurs investissent pour soutenir le réseau existant [de transport en commun].» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Ensemble Montréal martèle sa position

Appelé à réagir, Lionel Perez ne rejette pas l’idée que le gouvernement provincial contribue davantage au financement du transport en commun. Cela ne devrait toutefois pas empêcher la Ville de «gérer plus efficacement les finances de la STM», croit-il néanmoins. Il maintient donc qu’une baisse du service de transport en commun, alors que la pandémie a fait chuter son achalandage, devrait être envisagée.

«Si on sait que l’achalandage baisse de 75% et qu’on ne fait aucun ajustement, c’est tout simplement une façon irresponsable d’agir», martèle le chef intérimaire d’Ensemble Montréal. Il reconnaît toutefois l’importance de maintenir un «service de qualité» à la STM.

Contactés par Métro, tant Québec qu’Ottawa ont fourni des réponses vagues quant à une possible augmentation de leur contribution aux coûts d’exploitation du transport en commun, au terme de la crise sanitaire.

«Nous sommes toujours déterminés à travailler avec les provinces et les territoires pour aider les Canadiens à traverser la pandémie, notamment en soutenant le transport en commun, et nous continuons à discuter avec nos partenaires pour connaître leurs besoins pendant cette crise sans précédent», a indiqué la ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, Catherine McKenna, dans une déclaration écrite à Métro.

À la fin du mois de septembre, Québec et Ottawa ont annoncé une aide financière totale de 1,2 G$ pour aider l’ensemble des sociétés de transport de la province à faire face à la pandémie.

«Il faut aussi savoir que nous appuyons déjà chaque année l’exploitation du service ainsi que de 75 à 100% des projets d’investissement des sociétés de transport», relève pour sa part le cabinet du ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, par courriel.

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