Distribution de soupe joumou pour les travailleurs essentiels immigrants
Samedi, le collectif Je me souviendrai et l’organisation Le Québec c’est nous aussi ont organisé une distribution de soupe joumou pour les travailleuses et travailleurs immigrants des services essentiels. L’événement, qui s’est tenu devant le bureau du premier ministre Justin Trudeau à Montréal, se voulait rassembleur et en solidarité avec les travailleurs essentiels sans statut.
Vendredi marquait le Jour de l’indépendance de la République d’Haïti. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a déclaré ceci pour en souligner l’importance et aussi remercier le personnel de la santé issu de cette communauté: «Au Canada, la communauté haïtienne a contribué de manière exceptionnelle à la lutte contre la pandémie. Plusieurs personnes ont été en première ligne pour venir en aide à nos plus vulnérables. Je tiens donc à les remercier du fond du cœur. Nous nous souviendrons toujours de leur courage et des énormes sacrifices qu’elles ont faits.»
Les organisateurs de l’événement ont critiqué les propos de M. Trudeau dans un communiqué en disant que plusieurs Haïtiens et Haïtiennes vivant au Canada, ainsi que de nombreux travailleurs d’autres origines, demeurent dans une situation d’immigration précaire. Certains attendent encore la décision quant à leur demande d’asile et d’autres sont toujours sans statut. De plus, le programme spécial des demandeurs d’asile en période de COVID-19 (PSDAPC), accessible depuis le 14 décembre, est limité. Il est seulement ouvert aux demandeuses et demandeurs d’asile ayant prodigué des soins directs aux patients, et ce, durant la première vague de la pandémie.
Depuis plusieurs mois, le mouvement pour les travailleuses et travailleurs essentiels immigrants continue de s’agrandir. En novembre dernier, près de 100 personnes s’étaient rassemblées devant le bureau du premier ministre du Québec, François Legault, à Montréal pour réclamer la régularisation des statuts de l’ensemble des travailleuses et travailleurs essentiels migrants.
Plus qu’une soupe
Pour la communauté haïtienne, la soupe joumou représente beaucoup plus qu’un simple plat. Elle est un symbole de liberté. Le 1er janvier 1804, le peuple haïtien, qui était alors nouvellement indépendant, s’était approprié cette soupe afin de symboliser qu’il ne serait plus jamais vu comme inférieur à quelconque autre peuple.
«Une grande partie des travailleurs et travailleuses immigrants des secteurs essentiels a été exclue du programme de régularisation. Par ce partage de la soupe Joumou, nous démontrons notre solidarité envers ces personnes tellement nécessaires à notre société», Thibault Camara, Le Québec c’est nous aussi
En distribuant des portions de soupe joumou samedi, Je me souviendrai et Le Québec c’est nous aussi ont cherché à rassembler toutes les personnes immigrantes ayant contribué à l’effort collectif de lutte contre la pandémie afin de célébrer leur travail.
«Au début de cette nouvelle année, pouvons-nous tenter de nous souvenir des droits de chaque humain au sein de notre société? C’est l’invitation que nous lançons par cet événement symbolique», Krystina Dejean, membre du collectif Je me souviendrai